L’édito : il reste encore à faire…

L'éditorial — 22 juin 2020

Voulant célébrer une semaine d’activité pleine et entière pour célébrer la réouverture de nos bars et restaurants, cet édito est terni par la nouvelle tombée vendredi soir : les clubs pourraient ne pas rouvrir avant septembre ! Cette décision est brutale, incompréhensible, inéquitable. Malgré nos négociations, toutes organisations professionnelles confondues, le Gouvernement n’entend pas nos revendications, notre analyse de la situation, le professionnalisme de nos exploitants. Les patrons de clubs sont désespérés, nous les comprenons, au point pour certains de mettre leur vie en danger en entamant une grève de la faim et de la soif !

Dès parution du décret qui autorisera la reprise d’activités des stades, des hippodromes et autres activités qui elles vont pouvoir reprendre, notre syndicat associé l’UMIH pourrait saisir le Conseil d’Etat pour contester cette décision.

J’invite tous les exploitants d’établissements de nuit, de clubs bien sûr, mais aussi par solidarité de bar,  à nous rejoindre ce mercredi 24 juin à 20 h au Balajo, au 9 rue de Lappe dans le 11è. Nous participons à l’appel à la mobilisation du monde de la nuit.

Des clubs qui restent fermés, dernier de tous les secteurs d’activité à reprendre ; des saunas et lieux de rencontres pour lesquels persiste un flou juridique… l’histoire n’est pas finie, il reste encore à faire…

Plus heureuses, même si restrictives, dimanche 14 janvier, les annonces du Président ont soulagé une profession fortement perturbée pour les bars et les restaurants : la saison touristique est lancée, désormais partout en France métropolitaine.

Partir en France cet été sera une nouveauté pour certains d’entre nous, mais quel bonheur de découvrir son pays.

Les terrasses, agrandies dans de nombreuses villes malgré les protestations de certains riverains, vont participer à recréer le lien social après 79 jours de fermeture. A l’extérieur comme en intérieur, nos établissements redonnent de la vie à nos villes et à nos campagnes, en n’oubliant pas ces valeurs de partage et de convivialité qui sont l’âme de nos lieux.

Bien sûr, les règles sanitaires sont toujours présentes, mais allégées, notamment grâce à vos syndicats qui bataillent chaque jour.

Pour le personnel, le masque reste obligatoire. Travailler avec est difficile, mais tellement nécessaire pour sécuriser nos salariés.

Les protocoles sanitaires sont difficiles à faire respecter à la lettre à une clientèle déconfinée qui qui a envie de se retrouver, de faire la fête.

Un sondage récent indique que les restaurants manquent à 75 % des français, et que 84 % comptent fréquenter les cafés, les bars. Pour vu que cela soit vrai, même avec les mesures sanitaires : 1m entre les tables,  10 personnes par groupe au maximum, lavage des mains, port du masque pendant les déplacements, interdiction de consommer debout… Et jusque quand ces mesures vont-elles encore être imposées ?

Dans l’attente des réouvertures, le SNEG & Co a informé ses adhérents sur les mesures d’aide et de soutien, trop restrictives pour certains, qui n’ont pu en  bénéficier, toujours insuffisantes pour ceux à qui elles ont été octroyées. Les assureurs n’ont pas apporté le soutien qu’on attendait d’eux, en prenant au moins en charge le second poste de charge, le loyer, quand le premier, les salaires, était couvert par le dispositif d’activité partielle. 11 mai, 2 juin, 15 juin, le SNEG & Co vous a ensuite accompagné dans les réouvertures successives.

Notre combat a été permanent, pour tous les secteurs d’activité, en oubliant aucune sollicitation d’aucun d’entre vous. Je profite de cet édito, pour remercier encore Rémi Calmon, notre directeur exécutif qui a fait un travail remarquable durant ces trois derniers mois.

Ce combat n’est pas fini. Tant que les clubs ne seront pas rouverts, tant que la situation des lieux de rencontre et des saunas ne sera pas plus claire, tant que les bars et les restaurants seront entravés dans leur fonctionnement, le SNEG & Co sera présent à vos côtés, à votre service.

L’actualité, c’est aussi le second tour des élections municipales. Dimanche prochain 28 juin, au-lieu de célébrer la Marche des Fiertés nationale reportée au 7 novembre, nous allons voter pour élire nos maires. Nous avons vivement été critiqués après avoir accompagné Rachida Dati dans le Marais. On nous reprocher d’approcher une candidate au prétexte qu’elle aurait refusé de voter l’interdiction des thérapies de conversion !  Ce que nous avions besoin de savoir, c’est ce que Madame Dati, si elle était élue maire de Paris, ferait pour soutenir les commerces, pas son avis sur les thérapies de conversion. Si maintenant, quelqu’un connaît un candidat idéal en tous points : social, économique, moral, sociétal, écologique, qu’il me le fasse connaître…

Il est de notre droit, de notre devoir, de rencontrer tous les candidats républicains. Nous l’avons bien fait avant le premier tour mais ceux qui protestent l’ont oublié (voulu l’oublier ?) ou ne l’ont jamais su, focalisant leurs attaques sur cette seule rencontre ! Précisons que le SNEG & Co est apolitique et que cette même tournée doit être faite avec Ariel Weil, candidat de Paris Centre pour la liste d’Anne Hidalgo dont nous avons souhaité la présence. A cette heure , nous attendons toujours une date d’ici à vendredi soir, date de fin de la campagne officielle. Idem pour Pacôme Rupin pour la liste d’Agnès Buzyn.

De même, nous avons aussi reçu des messages négatifs, agressifs, voire de menaces. Ces messages sont blessants car nous nous efforçons toujours de rendre service, d’être au service des adhérents. Nous ne demandons pas de compliments, mais du respect. Que ceux qui protestent sans cesse commencent par agir, comme le font bénévolement les administrateurs du SNEG & Co, en complément de leur activité professionnelle, sacrifiant énergie, temps, vie privée… Cette situation épidémiologique, personne ne la maîtrise. Les syndicats proposent mais le gouvernement dispose, le dialogue économique et social a ses limites au regard du principe de précaution sanitaire.

Fort heureusement, ces messages sont l’exception. Nous en avons reçu, beaucoup plus nombreux, pour nous remercier et de nous soutenir, c’est là le lien qui nous unit.

Bon courage à toutes et à tous, il en faudra encore beaucoup.

Olivier Robert
Président du SNEG & Co