L’édito : injustice et empathie

L'éditorial — 3 septembre 2020


Chaque année, après les vacances d’été, le chemin de la reprise est un peu difficile, on a souvent du mal à se remettre au travail. A peine a-t-on passé un temps à se raconter ses souvenirs de vacances, qu’il faut bien y aller, c’est le quotidien qui redémarre.

Durant cette période trouble, nous avons eu le temps de réfléchir, pour nous réorganiser, avoir des journées plus agréables, une activité sportive plus intense, une meilleure hygiène de vie, afin aussi d’optimiser nos déplacements, de profiter de nos proches. Car les bonnes résolutions peuvent largement se partager en famille, entre amis, dans le respect d’autrui et des gestes barrières. Alors, la rentrée est une bonne occasion de se lancer dans de nouvelles aventures, de vivre dans une dynamique positive.

Malheureusement, celle-ci est vite entachée de mauvaises nouvelles qui viennent rapidement se succéder les unes aux autres. Le lundi c’est bien, le mardi, c’est moyen… et le mercredi annule le lundi !

Bref, l’organisation de notre vie, depuis ce Covid-19, est bouleversée à chaque instant. Un jour avec masque, un autre sans. Un jour des contaminations des plus de 60 ans, un autre des moins de 25 ans… Notre vie varie, entre contradiction et interrogation. Nos gouvernants en sont certainement la cause principale car eux-mêmes ne savent pas où ce foutu virus va les mener.

S’il est d’évidence difficile de trouver un remède, un vaccin, il est en revanche très facile de tirer à boulets rouges sur les commerçants, pour faire semblant de diminuer l’avancée des contaminations.

Nous commerçants, nous mettons tout en œuvre pour le respect des gestes barrières, pour la protection de nos salariés et de nos clients avec gel, masques, prises de températures… Une telle pression sur nos métiers me semble injuste, quand d’autres, en toute impunité, se substituent à nous qui sommes dans le respect des contraintes, pour organiser des rassemblements, des soirées, dans quelque endroit secret ou même à ciel ouvert, sans contrôle et sous l’œil bienveillant des autorités….

Cette inégalité de traitement me révolte, d’autant que nos discothèques sont toujours fermées. Une aide significative de 15 000 euros sur 3 mois a été promise mais elle tarde à venir et les conditions d’attribution sont tellement drastiques qu’au final, il ne restera que peau de chagrin pour ceux qui y auront eu droit ! Qui plus est, 15 000€ euros à Paris n’équivaut pas à 15 000 euros en régions ! Ce dispositif d’aide est décidément bien imparfait…

Le Gouvernement s’étonne d’une augmentation des cas de contamination en adéquation avec un dépistage exponentiel. Moi, je trouve ça plutôt logique, mais serais-je le seul ?!

La mutation des comportements des consommateurs pousse les commerçants à revoir leurs offres, afin de séduire un public très versatile et bien plus large dans ses demandes. L’autorisation des extensions de terrasses est une bonne chose, mais elle ne saurait faire oublier l’interdiction des chauffages à compter de 2021. Cela suffira-t-il pour nous permettre de consolider la santé de nos établissements tandis que le virus circule toujours ?

Décidément cette année 2020 sera à oublier très vite. Je ne sais pas ce que nous réserve 2021 mais j’espère de tout cœur qu’elle ne soit pas identique.

Je vous souhaite malgré tout une bonne rentrée, avec toutes ces conditions et restrictions. Après quelques jours de congés où nous sommes toutefois restés à l’écoute de vos demandes, le SNEG & Co reprend aujourd’hui ses activités à plein régime et reste vigilant, à votre service.

Bien à vous.

Olivier Robert
Président du SNEG & Co