Coronavirus : arguments et propositions pour les discothèques

L'actu du CHRD — 10 septembre 2020

Courrier de la confédérale UMIH et d’UMIH-Nuit, au nom de leurs syndicats associés dont le SNEG & Co.

Madame,  Monsieur,
Les mois de juillet et d’août ont été marqués par une intense activité de l’UMIH en faveur des discothèques, avec notamment la finalisation du fonds de solidarité spécifique à ces établissements. Le 8 septembre, nous vous informions de l’ouverture prochaine du formulaire pour pouvoir en bénéficier.

Nous travaillons au quotidien avec les cabinets et les services concernés sur ce dossier. La relation est fluide.

Aujourd’hui, nous souhaitons vous rappeler les arguments contre la fermeture des discothèques et les demandes travaillées et portées par l’UMIH pour la survie de nos emplois et de nos entreprises.

Arguments à l’attention des relais d’opinion :

– Les discothèques restent le seul secteur marchand à être administrativement fermé en France. Elles ont donc l’interdiction de pratiquer leur activité, sans aucune perspective d’ouverture à ce jour !

– La fermeture des discothèques n’empêche en aucun cas la propagation du virus. Celui-ci se diffuse à travers la multiplication des fêtes privées, des rassemblements spontanés sur l’espace public ou privé, sans aucun encadrement et sur toute la France.

– La protection sanitaire pourrait être assurée dans les discothèques avec un protocole strict : plus de piste de danse, nombre de personnes par groupe, masque, gel hydroalcoolique et incitation à installer l’application Stop Covid pour remonter les cas contacts.

– Les discothèques font plus que de faire danser les gens. Elles ont un rôle social, font un travail de prévention sur l’alcool, les MST, les drogues auprès de leur public ; maintiennent la sécurité (via leurs agents de sécurité). Un travail de plusieurs années réduit à néant en quelques mois.

Rappel des demandes et des actions de l’UMIH :

– L’accès au volet 2 du fonds de solidarité dédié aux discothèques ne doit pas être conditionné à une trésorerie négative.

– Plan de transformation des discothèques dont la première étape est l’ouverture possible pour les établissements de types P, aujourd’hui fermés, et qui le souhaitent, en type N (dérogation pour ouvrir en type N tout en gardant le type P).

– Un protocole sanitaire strict et accepté par la profession doit être mis en place : maximum 1000 clients et 3000 en extérieur, application stop Covid-19, danse dans des zones aménagées autour des tables et des groupes, gel hydroalcoolique en quantité suffisante, masques.

– La prolongation de l’article 4 de l’ordonnance n° 2020-316 du 25 mars 2020 jusqu’au 31 décembre 2020 (pour éviter les contentieux contre les locataires qui ne paieraient pas leurs loyers) et la possibilité de l’élargir à toutes les entreprises, sans condition.

– Une renégociation des loyers avec un abattement automatique de 30% en justifiant une baisse du chiffre d’affaires avec l’année n-2.

– Des mécanismes d’incitation fiscale. Nous demandons l’instauration exceptionnelle en 2020 d’un crédit d’impôt au bénéfice des bailleurs. Celui-ci pourrait correspondre à 50% des loyers abandonnés aux preneurs et serait plafonné à 6 mois de loyer.

– Un nouveau produit d’assurances spécifiques aux discothèques qui permettra d’indemniser nos professionnels de manière plus adaptée à nos métiers et plus avantageuse. Un groupe de travail constitué par l’UMIH y travaille pour la présenter prochainement.

– Des travaux menés avec la MIDELCA : « Refonte du code de la santé publique » concernant les débits de boissons avec des simplifications, des corrections d’erreurs matérielles, des suppressions de dispositions obsolètes, des révisions du permis d’exploitation, la simplification de la formation sécurité.

– Des travaux menés avec la SACEM pour simplifier et alléger tous les protocoles d’accord qui avaient été mis en place dans le cadre d’une refonte des périmètres d’autorisation et en vue d’un seul accord global pour l’ensemble du secteur CHRD.

En conclusion, un mot sur la représentativité de l’UMIH dans le monde des établissements de nuit. La SACEM nous a indiqué en juillet 2020 que l’UMIH et ses syndicats associés (SNEG & Co et CSLMF) représentent 73% des établissements de nuit.

Très cordialement.