Coronavirus : les députés réclament la réouverture des clubs
L'actu du CHRD — 16 juin 2020Christophe Blanchet, député du Calvados à adressé une lettre au Premier ministre Edouard Philippe pour réclamer la réouverture des discothèques. Fidèle soutien de la profession, lui-même ayant été exploitant de lieux de nuit, il joint à lui une quarantaine de députés issus de toute la France pour l’alerter sur notre situation : manque de considération, de visibilité, péril économique, fêtes privées… Nous vous en donnes lecture.
Courrier de 40 députés à Edouard Philippe :
Monsieur le Premier ministre,
Le samedi 14 mars dernier au soir, avant même le confinement de la population, vous imposiez une fermeture administrative immédiate aux discothèques en tant « qu’établissements non-indispensables à la vie du pays ». Cette décision d’autorité, motivée par d’évidentes considérations sanitaires, a été accueillie avec bienveillance et beaucoup de compréhension de la part de ces professionnels. Profondément conscients des enjeux et tout d’abord plus inquiets pour la santé de leurs clients et de leurs proches que pour l’équilibre de leur activité, ils se sont résignés à baisser le rideau sur un premier samedi soir.
Aujourd’hui, cela fera bientôt quinze semaines que toute activité leur est toujours interdite et c’est avec amertume et une colère grandissante qu’ils voient le peu de cas qui est fait de leur profession. Le 19 mai dernier, je me permettais d’attirer votre attention sur leur invisibilisation, le « d » de discothécaires étant systématiquement oublié des discours officiels sur la filière des chrd. Peu auparavant, ils étaient raillés jusque dans l’hémicycle.
Depuis le déconfinement, et même un peu avant cela, les français ont repris leurs loisirs, cherchant à mettre derrière eux cette période difficile. Certains ont multiplié les rassemblements privés clandestins et investi des lieux transformés en pistes de danse dans l’illégalité la plus totale. On assiste actuellement à un défoulement anarchique dans des lieux publics et certains commerces qui remplacent impunément les discothèques. Il faut impérativement envisager une réouverture très rapide de ces établissements ; aussi bien pour la survie économique d’une filière non-délocalisable et touristiquement attractive que pour la protection de la santé et la sécurité de nos concitoyens.
Car en l’absence d’une réouverture très rapide, c’est toute la saison qui sera perdue, trop courte pour être rentable. L’été verra se multiplier les soirées sauvages avec leurs lots de conduites à risques, de violences, de surconsommation d’alcool, de paracommercialisme, sans contrôle de majorité, etc. Un véritable plan de sauvetage de l’ensemble du secteur apparait d’ores et déjà nécessaire et il serait encore plus coûteux et inefficace si rien n’est fait aujourd’hui. Il s’agit de l’emploi de 42.000 salariés, en majorité des jeunes dont c’est le premier emploi dans 1.600 entreprises générant un CA de 1 Md€. Ces entreprises rayonnent dans les domaines du loisir, du tourisme, de la culture et sont aussi indispensables à un certain équilibre social.
Ces entrepreneurs souffrent d’un manque de considération alors qu’ils montrent tout au long de l’année un professionnalisme exemplaire et gèrent des situations difficiles au quotidien dans le souci de la sécurité de leur clientèle. Pour preuve de leur sérieux, ils ont déjà produit un guide sanitaire spécial très complet que vous trouverez ci-joint. Ils attendent maintenant que soient annoncées la date et les conditions de leur réouverture.
Monsieur le Premier Ministre, le déconfinement s’accompagne en France d’une montée des contestations de nombreux corps de métiers et d’une partie de la population généralement cliente de ces établissements. Autoriser les discothèques à rouvrir ne résoudra pas tout. Mais les maintenir fermées ne fera qu’empêcher des français de tous âges de se défouler, de s’amuser et de vivre dans des lieux contrôlés. Ne subissons pas, en plus, le mécontentement grandissant des acteurs de la nuit.
Je reste à votre disposition ainsi qu’à celle de votre cabinet et vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, à l’assurance de ma haute et très respectueuse considération.
Christophe Blanchet, Député du Calvados
Pascale Fontenel-Personne, Députée de la Sarthe
Danièlle Brulebois, Députée du Jura
Jean-Pierre Pont, Députée du Pas-de-Calais
Sereine Mauborgne, Députée du Var
Pierre Venteau, Député de la Haute-Vienne
Stéphane Travert, Député de la Manche
Lionel Causse, Député des Landes
Souad Zitouni, Députée du Vaucluse
François de Rugy, Député de Loire Atlantique
Bertrand Sorre, Député de la Manche
Stéphane Buchou, Député de la Vendée
Carole Bureau-Bonnard, Députée de l’Oise
François Cormier-Bouligeon, Député du Cher
Ludovic Mendes, Député de la Moselle
Aina Kuric, Députée de la Marne
Vincent Bru, Député des Pyrénées-Atlantiques
Jean-Charles Colas-Roy, Député de l’Isère
Jean-Michel Mis, Député de la Loire
Cécile Muschotti, Députée du Var
Alain Perea, Député de l’Aude
Eric Poulliat, Député de la Gironde
Alexandre Freschi, Député de Lot-et-Garonne
Stéphanie Rist, Députée du Loiret
Florence Provendier, Députée des Hauts-de-Seine
Patrick Vignal, Député de l’Hérault
Monica Michel, Députée des Bouches-du-Rhône
Florence Morlighem, Députée du Nord
Jean-Claude Leclabart, Député de la Somme
Danièle Hérin, Députée de l’Aude
Yannick Haury, Député de Loire-Atlantique
Jean-Bernard Sempastous,
Député des Hautes-Pyrénées
Benoit Potterie, Député du Pas-de-Calais
Frédérique Lardet, Députée de Haute-Savoie
Sandrine Le Feur, Députée du Finistère
Stéphane Baudu, Député de Loir-et-Cher
Caroline Janvier, Députée du Loiret
Marguerite Deprez-Audebert, Députée du Pas-de-Calais
Rodrigue Kokouendo, Député de Seine et Marne