Scène : Cachafaz

Le SNEG vous recommande, Scènes — 7 mars 2019

Cachafaz
Face aux nombreux visages de la dictature – qui souhaite régir nos vies intimes, nos vies publiques et politiques – Copi érige patiemment son feu de joie : dans ces bas-fonds de Montevideo, les machos sont pédés, les pédés sont des femmes, les gros machins sont des vagins, et quand on crève la dalle, on s’attaque sauvagement aux flics et l’on nourrit les gosses avec leurs tripes. Cette révolution tourne très mal, dans un bain de sang, mais elle n’en semble pas moins nécessaire.
Comme corollaire à cette barbarie – celle du pouvoir comme celle des insurgés – monte un rêve d’une infinie beauté, celui du tango. Ce tango-là, ce n’est pas un élément de culture mais de survie. C’est ce qui le rend si émouvant. Les insurgés l’inventent sous nos yeux comme un autre exutoire à la difficulté de vivre.
Un spectacle qui mêle cette violence et cette beauté. Un spectacle qui se souvienne du « Titus Andronicus » de Shakespeare, qui réveille les souvenirs fantasmés de la révolution française, quand les têtes pendent au bout des pics, qui se nourrisse d’imaginaires plus récents.
Un spectacle qui se souvient également de l’origine des plus grands chants – ceux qui montaient dans les champs de coton, ceux qui s’inventent probablement aujourd’hui même et que nous ne connaîtrons que bien trop tard.

« Cachafaz » d’après Copi, mise en scène d’Eram Sobhani au Théâtre L’Etoile du Nord, 16 rue Georgette Agutte 75018 Paris, du lundi au mercredi à 20 h 30 du 18 au 27 mars 2019. Réservations sur nicolas@lanouvellecompagnie.com ou au 06 31 45 76 17. Tarifs adhérents ou sympathisants SNEG & Co : 8 €, précisez le code : Asso.