Municipales 2020 : rencontre avec Cédric Villani

Le SNEG — 27 janvier 2020

De gauche à droite, Thibault Jardon, adhérent, Olivier Robert, président du SNEG & Co, Cédric Villani, tête de liste candidat dans le 14è, Anne Lebreton, tête de liste Paris Centre, Rémi Calmon, directeur exécutif du SNEG & Co et Patrick Rebourg, tête de liste dans le 12è.

Le SNEG & Co rencontre les candidats aux élections municipales qui se tiendront les 15 et 22 mars prochain. A chacun, nous posons les même questions autour des thèmes qui nous concernent : préservation du tissu commercial LGBT, relations commerces-riverains, terrasses,  spéculation immobilière, police municipale, insécurité, transports, circulation, stationnement…

Cédric Villani, candidat dissident ex LREM mène la liste Le nouveau Paris, nous le recevons avec Anne Lebreton, tête de liste de l’arrondissement Paris Centre (1er, 2è, 3è et 4è arrondissements) et Patrick Rebourg, tête de liste du 12è arrondissement.

Préservation du tissu commercial LGBT : nous sommes très attachés à garder la vie gay des arrondissements concernés. Le Marais est un lieu de patrimoine et d’histoire. Nous portons d’ailleurs un projet qui irait plus loin que le celui des archives qui ne semble guère satisfaire. La Gay Pride est un événement incontournable et vous pouvez compter sur notre soutien.

Spéculation immobilière : les pas de porte deviennent de plus en plus chers, il faut élargir la SEMAEST (Société d’économie mixte de la Ville de Paris spécialisée dans la revitalisation du commerce et de l’artisanat de proximité, ndlr). Il ne peut y avoir de mono activité, sur des commerces d’habillement, voire de luxe, il faut un dispositif spécifique au service de l’esprit gay du quartier.

Terrasses chauffées : nous sommes plutôt contre, cela participe d’une démarche de sobriété qui va dans le sens de révolution énergétique. Interdire le chauffage des terrasses est à la fois une mesure symbolique mais aussi de santé publique. Bien d’autres pays les ont déjà interdites. On retrouvera les clients à l’intérieur des établissements et pour ceux qui resteront en terrasses, l’exploitant peut fournir des plaids, et la ville elle-même pourquoi pas, des plaids de la Ville de Paris.

Relations voisinage : la cohabitation entre commerces et riverains est compliquée à Paris, avec une intolérance de plus en plus grande face au bruit. Tout est question de médiation, il faut se reposer sur une architecture humaine pour établir des diagnostics et travailler en conséquence sur les actions. L’enjeu est d’éviter d’aller au conflit. Nous proposons dans chaque arrondissement la mise en place d’un guichet unique pour les commerçants et les artisans où chacun pourra évoquer les problèmes qu’il rencontre y compris les questions de voisinage. Ce guichet sera ouvert toute la semaine, pour établir le diagnostic, proposer une médiation aux riverains. Ce sera un outil de proximité qui viendra renforcer les actuelles commissions de débits de boissons existantes dans certains arrondissements.

Rainbow flag : il n’y a pas de sujet : nous sommes pour et d’ailleurs à l’époque, j’ai voté le dispositif de mise aux couleurs du rainbow flag pour les passages piétons ou les plaques de rues dans certaines zones.

Politique de la nuit : Paris a besoin de vivre davantage la nuit même s’il faut nuancer par quartier, en tenant compte de la densité de population. Nous avons notamment un projet de carnaval dans l’esprit de celui de Nothing Hill. Toutefois, la question de la pollution sonore demeure, pas uniquement celle créé par les établissements mais aussi par les véhicules, les sirènes…

Police de la ville : il y a tant de problèmes de sécurité à Paris qu’on comprend difficilement qu’on puisse s’attacher à la verbalisation des établissements. Le problème de l’actuelle police de la ville, c’est son absence de formation, la répartition des compétences. Il faut remédier à cela et assurer un continuum de sécurité entre la police de la ville et les effectifs de la Préfecture de Police. Sur la question d’une police municipale armée, nous sommes sur une position intermédiaire qui prévoit d’armer ou non selon les compétences qui nécessitent ou non le port d’arme létale.

Insécurité : Paris souffre d’insécurité, les chiffres en témoignent. Il faut plus encore se reposer sur le dispositif de vidéosurveillance mais surtout sur un renforcement des effectifs et une volonté de lutte contre l’insécurité, sachant que les établissements, quand ils sont ouverts, surtout la nuit, participent à la sécurité des quartiers. La Police doit être formée aux sujets LGBT, elle doit non pas avoir une personne dédiée (référence à l’officier de liaison LGBT, ndlr), ce serait une erreur, mais se déployer dans les quartiers exposés aux agressions homophobes.

Circulation et stationnement : selon la possibilité de garantir la réalisation des opérations de travaux, de maintenance, nous sommes pour une ouverture du métro la nuit, même si l’expérimentation en cours se montre plutôt décevante. Nous travaillons aussi à une idée de transports en commun de type navettes.

Messages aux LGBT : Paris a vocation à être une ville LGBT friendly. Toutes les communautés doivent s’y sentir à l’aise avec chacune ses lieux, ses événements, sa culture, son histoire et ses innovations. Toute bonne idée culturelle, sociale d’une communauté doit être portée par l’autorité municipale pour lui permettre de prospérer, de s’épanouir. Le danger serait de cloisonner si ces communautés venaient à ne pas se parler entres. Oui à un Paris villages, non à un Paris ghettos.