A propos de l’interdiction des terrasses chauffées…

L'actu du CHRD — 3 janvier 2020


La ville de Rennes a décidé d’interdire les terrasses chauffées depuis ce 1er janvier 2020. Les professionnels comme les clients sont partagés sur cette mesure mais cette première initiative donne des idées à d’autres villes : Angers y ré fléchit, Bordeaux commence à discuter avec les patrons de bars et de restaurants et la question se pose aussi à Paris.

Toutefois, ne soyons pas dupes : derrière l’argument écologique (« chauffer la rue ça n’a aucun sens »), se cache aussi un contexte politique. Il n’aura en effet échappé à personne que ce sujet se présente à la veille des élections municipales de mars prochain ! Tous les partis qui peuvent s’en emparer, qu’ils soient celui du candidat sortant ou d’un opposant pensent en fait aussi s’attirer les faveurs des écologistes qui pèsent souvent dans la balance, quitte à perdre les recettes des Droits de Voirie Additionnels pourtant fortement rémunérateurs pour certaines municipalités. En revanche, dans un contexte économique morose, entre manifestations répétées des gilets jaunes l’an passé et mouvement social contre la réforme des retraites depuis décembre, nombre d’exploitants ne peuvent se permettre de perdre les recettes issues de leurs terrasses, lesquelles ne restent fréquentées en période de basses températures qu’à la faveur du chauffage qui est proposée à la clientèle.

Aussi, comme 66 % des français selon un article du Parisien, le SNEG & Co est contre cette mesure. Les responsables politiques qui affichent des arguments environnementaux feraient mieux de s’attaquer aux bureaux, aux panneaux publicitaires ou encore à certaines salles de mairies ou autres lieux publics qui restent allumés toute la nuit, autant de gaspillages d’énergie qui ici, ne proposent aucune contrepartie économique ou sociale.