Boissons énergisantes : sous haute surveillance

L'actu du CHRD — 12 juin 2012

Boissons-energisantesDepuis 2008, les boissons énergisantes ont fait leur entrée en force sur le marché. Cconsommées seules dans le courant de la journée pour être en forme plus tard dans la nuit, avec alcool pendant que la fête bat son plein, ces boissons comptent parmi leurs ingrédients des stimulants type caféine, vitamine, taurine, guarana. On se souvient, au moment de leur introduction, des résultats d’études de l’Institut National de Veille Sanitaire  pointant les potentiels effets indésirables : neurologique (épilepsie, coma, désorientation), psychiatrique (troubles comportementaux), néphrologique (atteinte des reins) ou encore cardiaque (accidents vasculaires cérébraux) . On se souvient aussi de l’hostilité des différents ministres de la Santé s’étant succédé, retardant de plus de dix ans l’introduction en France de certaines marques parmi ces boissons énergisantes. Placées sous étroite surveillance, six signalements d’effets indésirables ont été signalés à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire pour l’alimentation) depuis 2009. Parmi tous ces cas, quatre avaient moins de 30 ans et cinq procédé à un mélange avec de l’alcool. Deux décès ont été constatés, touchant de jeunes adultes, victimes d’un arrêt cardiaque. Toutefois, le lien entre la consommation de ces boissons et ces décès n’est à ce jour pas formellement prouvé. S’ajoute le cas de ce jeune sportif de 15 ans, décédé près une course à pied de 10 kilomètres à pied et dont l’autopsie a révélé la présence massive dans le sang de taurine, un taux 20 fois supérieure à la norme maximale admise. Ici aussi, jusqu’à présent le lien entre la taurine et le décès n’a pas formellement été établi, un juge d’instruction a déclenché une étude approfondie sur les effets de la taurine. Leader du marché et premier visé, Red Bull se défend de ces attaques. La marque rappelle que dans le domaine du sport, elle est sponsor de 500 athlètes dont 22 en France, surtout dans des sports extrêmes comme le rallye avec Sébastien Loeb. Elle conseille à ses poulains consommateurs de la boison de la couper avec de l’eau. Mais le meilleur argument de Red Bull sur l’absence de danger de la taurine et du glucuronolactone, c’est l’avis de l’ANS de 2009 qui indiquait que « l’exposition à la taurine au niveau actuellement utilisé dans les boissons énergisantes ne suscite pas de danger sur le plan de la sécurité ». C’est cet avis qui avait forcé la France à lever l’interdiction  faite à ce type de produits sous peine d’être poursuivie pour mesure discriminatoire ». Il convient de ne pas confondre ces boissons énergisantes (Red Bull, Monster, Dark Dog…) avec les boissons énergétiques prisées des sportifs comme Gatorade qui elles, contiennent de l’eau, du sucre, des sels minéraux, des vitamines et autres glucides.