Bordeaux : Paludate sous « pression immobilière »

L'actu du CHRD — 4 avril 2013

Richard GoncalvesMise à jour du 6 avril 2013
La commission de sécurité a prononcé un nouvel avis défavorable , estimant sans même avoir visité les lieux, que les plans transmis par Richard Gonçalvès, tant pour Le Stéréo Klubs que pour La Respublica, n’étaient pas en conformité. Le gérant précise qu’il n’a pas reçu de mail lui annonçant par avance un avis négatif mais qu’il avait été par avance, informé de cette décision.

4 avril 2013
Richard Gonçalvès est le patron de deux discothèques installées à Bordeaux, dans le quartier de Paludate, rue du Commerce : Le Stéréo Klubs, boîte gay adhérente du SNEG, et La Respublica, club spécialisé en  musique électro. Depuis fin janvier, ses deux établissements sont sous le coup d’une fermeture administrative aux motifs d’insuffisances des dispositifs de sécurité constatés par la commission municipale de sécurité.
Après avoir réalisé 80 000 euros d’investissements pour les mises aux normes exigées,  les visites du bureau de contrôle Apave puis de la commission de sécurité sont attendus ce mardi 9 avril 2013. En cas de conformité avérée, les deux discothèques pourraient réouvrir dès le jeudi 11 avril.
Seulement, ce jeudi 4 avril dans le quotidien « Sud Ouest », Richard Gonçalvès livre une version plus pessimiste du scénario à venir. Il affirme avoir reçu un mail de la commission de sécurité l’informant que, même en cas de conformité, l’avis de la commission de sécurité sera négatif ! « Ce mail m’explique que le dossier de sécurité ne comporte pas les bons noms des établissements, par exemple. Ou que le degré de coupe-feu des planchers n’est pas spécifié. Brefs, ils envoient la commission de sécurité mais savent déjà qu’elle dira que ce n’est pas conforme ». Puis, l’exploitant donne sa version, également transmise en mairie et en préfecture : selon lui, la ville ne veut pas la réouverture de ses lieux, ni le maintien des autres établissements de nuit, pour faciliter l’acquisition des murs par Euratlantique qui gère l’Opération d’Intérêt National du même nom (lire l’article « Bordeaux : les clubs de Paludate menacés). D’autant qu’après avoir émis des offres de rachats à des prix nettement inférieurs à leur valeur, Euratlantique proposent désormais des offres nettement supérieures aux prix du marché, jusqu’à 20 % ! Outre la pression dans ce cadre immobilier, Richard Gonçalvès évoque aussi de l’homophobie concernant Le Stéréo Klubs.
En mairie de Bordeaux, le maire adjoint délégué à la Sécurité, Jean-Louis David, dément ces allégations et remet en avant les impératifs de sécurité : « La maire (Alain Juppé, ndlr) nous a demandé de contrôlé tous les établissements de nuit. La sécurité du public qui les fréquente est un impératif. Le-mail du service incendie ? Il demande peut-être des précisions, c’est son travail, non ? Je n’ai connaissance d’aucune pression immobilière et personne n’a fait pression sur moi. En ce moment, on cible par exemple les Bassins à flot. En matière de sécurité, nous ne voulons prendre aucun risque, c’est tout ».
Le SNEG suit attentivement l’évolution du projet Euratlantique et ses conséquences sur les établissements du quartier de Paludate, notamment les dossiers Stéréo Klubs et Respublica, même si Richard Gonçalvès, à l’heure de sa notification de demande de fermeture administrative, n’a pas fait appel à l’assistance juridique qui lui est proposée en sa qualité d’adhérent.