Britney Spears à Bercy : Femme fatale tour

Le SNEG vous recommande, Scènes — 12 octobre 2011

 

Moins d’un an après la sortie de son album, Britney Spears nous revient sur scène pour le « Femme Fatale Tour », un show à l’américaine qui, s’il est visuellement assez réussi, manque un peu de punch de la part de la « Miss American Dream ».  Retour sur un concert en demi-teinte.
Après la sortie de « Blackout » qui, s’il a été salué par la critique, a surtout été assombri à l’époque par les frasques de la princesse de la pop, Britney nous est revenue en forme avec « Circus » qui, s’il a été moins apprécié, montrait une Britney plus équilibrée, qui a su assurer une tournée mondiale. Avec le « Femme Fatale Tour », elle nous revient épanouie, mais visiblement plus fatiguée. Si les moyens ont été mis dans la mise en scène et que le spectacle suit une trame scénaristique où la belle en cavale parcourt le monde, on regrettera un play-back quasi total et une Britney qui se dandine parfois plus qu’elle ne danse.
Après une entrée en scène assez basique par un fond de scène qui s’ouvre en deux, Britney commence à entonner son fameux « Hold it against me » assise sur un trône argentée : la princesse semble avoir gardé tout de son glamour. Elle recycle les décors du « Circus Tour » sur « Up n’ down », show sexy avec des policiers dans des cages qui ne sont pas sans rappeler le tableau de « Piece of me » ou « (Drop dead) Beautiful », pour lequel elle récupère les cadres qui lui avaient servi sur le titre « Get naked » sur cette même tournée… Ca manque un peu d’innovation tout de même. Plusieurs duos virtuels viennent parsemer le spectacle dont « Big fat bass » avecWill.i.am, pour lequel elle arrive cachée dans des enceintes, ou « (Drop dead) Beautiful » avec Sabi, des duos projetés sur écran géant qui, s’ils sont bien réalisés et pallient bien à l’absence de leur interprète, présentent une Britney qui se dandine, c’est le mot, lorsque ce n’est pas à elle de chanter, ce qui encore plus flagrant lorsque l’on voit autour d’elle ses danseurs réaliser des chorégraphies incroyables, qu’elle est tout de même capable de suivre sur plusieurs autres chansons, ne soyons pas trop durs. On peut le comprendre cela dit, faisant la part belle aux titres de son dernier opus, l’énergie du spectacle ne retombe que rarement et ce n’est que le temps d’une chanson (« Don’t let me be the last to know ») qu’elle peut se reposer sur sa balançoire à mi-spectacle.
Mais le niveau du spectacle est heureusement relevé par quelque bonnes idées. D’abord un scénario qui nous fait voyager, avec un tableau aux décors égyptiens sur une version adaptée de « Gimme more », un autre japonisant sur une version remixée de « Toxic » ou encore un tableau sur « Boys » en version Bollywood. Autant de variété dans les styles musicaux pour des versions originales de titres cultes du répertoire de Britney, un choix qui a le mérite de surprendre et de ravir. Le public est lui aussi mis à contribution et on ne pourra qu’envier le petit veinard qui a eu droit à un lap dance devant près de 18 000 personnes sur « Lace and leather » et les quelques chanceux qui ont peu se déchaîner sur scène pour « I wanna go » aux côtés de leur idole. Comme tout show du genre qui se respecte, on garde les meilleurs morceaux pour la fin avec les titres les plus énergiques : « I wanna go » avec un public en délire qui bondit comme sur le « I gotta feeling » des Black Eyed Peas, un « Womanizer » où l’on reprend les costumes de policiers pour les danseurs, le fameux « Toxic » remixé façon électro et un final grandiose, transformant la salle en dance-floor géant, sur « Till the world ends », avec des costumes aux lumières rouges clignotantes, qui finit par un envol de Britney avec ses ailes d’ange déployées. Le public encore en transe après sa disparition continue d’ailleurs d’entonner les « wohoho-oh-oh-oh-oh, oh-oH » du titre, un vrai moment de plaisir, avant que finalement les lumières ne se rallument. Grand absent de ce concert, son prochain single « Criminal » qu’elle n’interprète pas lors de ce tour de chant.
C’est donc dans une forme relative que la Femme Fatale se donne à nouveau à son public, deux ans après le »Circus tour », probablement épuisée par deux grossesses dont elle à gardé quelques séquelles légères (ses détracteurs qui disent d’elle qu’elle est grosse exagèrent un peu tout de même). De beaux tableaux exotiques, un final calibré sur les titres les plus dansants et un point d’honneur mis sur la prédominance des titres de son dernier album, permettent d’oublier un play-back prévisible et attendu sur une majeure partie du concert et les quelques chorégraphies où elle ne suit pas forcément ses danseurs. Une Britney humaine, qui parle certes peu à son public (en même temps, pour ce qu’ils comprennent !) mais qui semble plus proche de lui qu’elle n’a pu l’être auparavant.
Pour le SNEG, Duarte http://duartelittle.skyrock.com