Coronavirus : les organisations professionnelles mobilisées

L'actu du CHRD — 9 mars 2020

Le SNEG & Co réaffirme son soutien à tous ses adhérents, face à cette épidémie qui laisse supposer bien des difficultés économiques dans les semaines à venir. Après les gilets jaunes, les mouvements sociaux, le monde de la nuit n’avait pas besoin de ce nouvel épisode qui, à son tour, va mettre à mal l’économie d’établissements déjà fragilisés.

Nous vous rendons compte ici des rencontres faits aux côtés des interlocuteurs au plus haut de l’Etat, avec le ministre de l’Economie et des Finances et sa secrétaire d’Etat, avec la ministre du Travail.

Dès le 21 février, l’UMIH auquel le SNEG & Co est associé, a été reçue par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances. Il a d’emblée annoncé le maintien des mesures d’aide aux entreprises pénalisées dans leur activité par le coronavirus : étalement des charges, activité partielle ou dérogation sur les heures supplémentaires.

Outre un point quotidien sur la situation, d’autres rencontres se sont succédées régulièrement avec le ministre et sa secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher. La dernière rencontre du 9 mars avec ceux-ci s’est faite également en présence de Muriel Pénicaud, ministre du Travail. Ils ont chacun rappelé l’objectif du Gouvernement de maintenir le tissu des TPE, PME françaises et l’emploi, notamment concernant notre secteur fortement touché : sur les 900 entreprises qui ont déjà fait une demande d’activité partielle, plus de la moitié sont des hôteliers, des restaurateurs.

Sollicitant des mesures concrètes et efficaces, portées par un guichet unique dans les départements pour centraliser les demandes et les aides, nous avons porté les demandes suivantes :

  • un moratoire sur les remboursements des crédits,
  • la suppression de la taxe de 10 euros sur les contrats courts,
  • le non-reversement de la taxe de séjour pour les hôtels pour relever la trésorerie des établissements devenue exsangue.
    La décision sur ce dernier point revient aux municipalités puisque ce sont elles qui touchent le reversement de la taxe de séjour.
    Au titre de la même compétence municipale, les mairies peuvent aussi prendre des décisions d’exonération de droits de terrasse.

Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher ont d’abord partagé les mesures d’accompagnement mobilisables par les entreprises :

  • le report d’échéances sociales et/ou fiscales (URSSAF, impôts),
  • le cas échéant, un plan d’étalement de créances avec l’appui de l’Etat et de la Banque de France,
  • l’obtention ou maintien d’un crédit bancaire via BPIFrance, qui se portera garant de tous les prêts de trésorerie dont les entreprises pourraient avoir besoin à cause de l’épidémie,
  • le financement des salariés par le mécanisme de chômage partiel,
  • l’appui au traitement d’un conflit avec des clients ou fournisseurs par le médiateur des entreprises.

Lors d’une rencontre ultérieures, les annonces suivantes nous ont été faites :

– un report des charges sociales et fiscales avec une démarche simplifiée,
les entreprises pourront reporter leur paiement. Par exemple, la taxe de 10 euros sur les contrats courts est suspendue.
des dégrèvements des charges et des impôts au cas par cas pour les entreprises les plus en difficulté,
l’activité partielle simplifiée pour nos entreprises,
– le renfort de la BPI, pour soutenir les trésoreries des PME et ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) mise en place de garanties de prêts portées de 40 à 70 %. Un numéro vert dédié à ces prêts est mis en place : 09 69 370 240.
BPIFrance se mobilise pour aider à surmonter les difficultés exceptionnelles liées aux conséquences de l’épidémie. Pour connaître le détail des solutions proposées, prenez contact avec la direction régionale BPIFrance de votre territoire ou appelez le numéro vert dédié.
– le soutien des OPCO, pour assurer des temps de formation professionnelle aux salariés en activité partielle.
au niveau européen, les ministres des Finances se réunissent la semaine prochaine pour réfléchir à un plan de relance pour sortir de la crise et éviter une crise financière sur les marchés.

Deux questions restent en attente de réponses précises :

  • la  suspension des remboursements des emprunts et le sort des saisonniers qui n’auront pas fait leurs 6 mois d’activité,
  • quel sera le sort des salariés saisonniers ? A l’heure actuelle, comment un salarié saisonnier pourra travailler les six mois nécessaires alors que nous n’avons aucune visibilité sur la saison.

De nombreux messages d’exploitants demandant d’aller plus loin sont portés :

  1. Une année blanche pour les entreprises les plus en difficultés
  1. La suspension des remboursements des emprunts bancaires sans pénalité pour les TPE, ETI, nouveaux acquéreurs d’affaires
  1. Le sort des saisonniers qui n’auront pas leurs 6 mois d’activité (aménagement du dispositif dans la réforme de l’assurance chômage entrée en vigueur le 1er novembre 2019)
  1. Un fond d’indemnisation si la crise devait durer