Coronavirus : rapport hebdomadaire du vendredi 23 novembre 2020

L'actu du CHRD — 23 novembre 2020


En cette fin de semaine, malgré le conseil de défense de mercredi 18 novembre, pas de lisibilité pour notre secteur des bars, restaurants, discothèques, saunas. 15 janvier ? 1er février ? Chacun y va de son calendrier, mais rien n’est véritablement fondé. En revanche, une ouverture d’ici la fin de l’année semble malheureusement peu probable…

Pas mieux pour les adhérents de type M, rien n’est clair sur la date de réouverture des commerces jugés non indispensables : vendredi 27, samedi 28 novembre ou mardi 1er décembre moyennant décalage du Black Friday… On parle en revanche d’une réouverture avec un dispositif de 8 m² par personne ! On était encore à 4 m² par personne en protocole sanitaire renforcé !

17 h ce vendredi 20 novembre : on apprend que la prochaine intervention du Président de la République est programmée mardi prochain 24 novembre à 20 h et de source officieuse, les commerces non indispensables pourraient rouvrir le samedi 28 novembre.

Lors de cette intervention, le Président devrait confirmer l’amélioration des mesures pour soutenir les entreprises fermées administrativement. Bercy a annoncé un dispositif permettant de choisir la meilleure mesure entre le fonds de solidarité porté à 10 000 € et la prise en charge d’une partie de la perte d’exploitation. Le pourcentage, les modalités et les critères restent à préciser, nous en avons discuté ce matin avec le ministre Alain Griset et vous trouverez plus loin dans ce rapport le compte-rendu de cette réunion.

En attendant, la grogne monte chez tous les acteurs économiques impactés par les fermetures administratives, bars, restaurants, discothèques, salles de sport mais aussi commerces jugés non indispensables. Partout dans le pays, se tiennent des rassemblements, majoritairement soutenus par la population, pour sensibiliser les autorités à la casse sociale et économique. Nombre de manifestations sont attendues ce week-end puis en début de semaine en attendant l’allocution du Président.

En attendant, cette semaine, une étude de « Nature », magazine scientifique anglais, a fait grand bruit. Celle-ci laisserait apparaître que les restaurants, cafés, clubs de sports et hôtels font partie des lieux les plus exposés au risque de contamination. Cette étude a été reprise par de nombreux magazines français comme « Le Monde ». Mais cette étude porte sur les déplacements de près de 100 millions d’américains sans respect des protocoles sanitaires ! Ce n’est pas une étude menée en France moyennant l’application des protocoles sanitaires renforcés ! Aussi, comme évoqué plus loin, nous avons réclamé une telle étude lors de notre rendez-vous de ce jour avec Alain Griset.

Cette absence de données nationales sur le risque encouru dans les bars et les restaurants sous condition d’application du protocole sanitaire renforcé, supposant des mesures disproportionnées pour la fermeture des types N, supposant aussi une rupture d’égalité quand le secteur de la restauration collective est encore autorisé à accueillir du public sur application du même protocole sanitaire renforcé, fait l’objet d’un recours que doit introduire notre syndicat associé l’UMIH (UMIH Aquitaine, UMIH Bordeaux pour être précis) contre le décret du 29 octobre 2020. Si l’interdiction est la règle, c’est l’inverse d’un état de droit. Or, l’Etat n’a pas la capacité de nous communiquer des éléments justifiants qu’il n’y a pas d’autre alternative.

Après la soirée privée de Montpellier (30 personnes dans une villa, toutes verbalisées, l’organisateur convoqué par la gendarmerie), celle de Nîmes regroupant des élèves aspirants gardiens de la paix de l’Ecole Nationale de Police, c’est la soirée illégale de Joinville-le-Pont qui a fait polémique cette semaine : plus de 300 personnes, dispersées par des grenades de désencerclement, trois personnes interpellées… D’un côté, l’intervention de la police sur plainte des riverains, constatant le tapage à l’occasion d’une soirée privée à fin commerciale réunissant plusieurs centaines de personnes, va dans notre sens : quand les bars de nuit et les clubs sont fermés, malgré le confinement, des soirées privées, sans aucun encadrement, ni sanitaire, ni réglementaire (bruit, alcool, stupéfiants…) se tiennent dans des appartements, des villas… Le Gouvernement réfléchit à augmenter l’amende (135 €) contre les organisateurs de soirées clandestines, mais cela reste à voir dans les faits… D’un autre côté, le caractère libertin de cette soirée pointe indirectement nos lieux de rencontres, qu’ils soient gays ou libertins. Au sortir du premier confinement, nos lieux de rencontres, qu’ils soient saunas, bars, sex-clubs ou même restaurants pour certains (malheureusement pas discothèques) ont pu rouvrir sans qu’aucune autorité, principalement préfectorale, ne fasse état du caractère contradictoire entre lieux de rencontres et gestes barrières-distanciation sociale… Nous nous en réjouissons, mais dans l’intérêt des lieux de rencontre, dans le contexte sanitaire actuel, moins on en parlera, mieux ce sera, pour prévenir toute disposition à leur encontre…

Aujourd’hui, vendredi 20 novembre 2020, une réunion en visioconférence a eu lieu en fin de matinée avec le ministre délégué aux TPE/PME Alain Griset, elle concerne tous les secteurs et notamment les discothèques, autour de nombreux sujets : fonds de solidarité, PGE, activité partielle, exonération des charges, plan de transformation… :

C’est aujourd’hui aussi que le Fonds de solidarité au titre d’octobre 2020 est ouvert à la télédéclaration.

La loi autorisant la prorogation de l’état d’urgence sanitaire ayant été promulguée, son article 14 prévoit des mesures de protection en matière de loyer et de charges locatives et concernant la fourniture d’eau, de gaz et d’électricité.

Sur les loyers, les initiatives de prise en charge par les collectivités se multiplient, à l’image cette semaine de la métropole Rouen Normandie qui prend en charge les dépenses liées aux loyers hors charges et impôts dus par l’entreprise au titre du local exploité pour l’exercice de son activité principale, sur la période du 1er octobre au 31 décembre 2020.

Voilà pour cette semaine.

A votre disposition.