Drogues : lutter par tous les moyens
L'actu du CHRD — 9 avril 2013Dealers ou consommateurs, à proximité comme à l’intérieur des établissements, mettent en danger l’existence des bars, discothèques ou autres lieux recevant du public. Dans leur lutte contre le trafic et la consommation de stupéfiants, les autorités sont à l’écoute des riverains qui protestent contre les nuisances issues de la présence de revendeurs en bas de leurs immeubles, postés là parce que s’y trouve aussi un établissement. Pire encore, quand un lieu ne parvient pas à maîtriser ce qui se passe dans ses murs, il risque la fermeture administrative si les autorités l’en jugent responsable. L’obligation est lourde, sans moyens proportionnels à disposition des exploitants pour s’opposer et répondre aux techniques employés par les trafiquants pour approvisionner une clientèle en demande.
A Bordeaux, l’Association des voisins du quartier Saint-Paul qui compte une vingtaine d’adhérents, invite à prendre en photo les dealers et à les poster sur Facebook. Dans les rues, sont placardées des affiches mentionnant « Dealers, souriez, on connaît vos clients ». Ils se réunissent dans un établissement, adhérent du SNEG, dont le lieu est directement menacé par la présence des revendeurs dans son alentour.
La lutte contre le trafic de proximité de stupéfiants est un problème compliqué, de même que les relations entre riverains et exploitants, quand les premiers montrent du doigt les seconds pour toute nuisance ; de même encore que la responsabilité portée par les gérants aux yeux des autorités pour endiguer trafic et consommation alors qu’ils ne disposent que de peu de moyens pour y parvenir. Cette initiative fait partie des réponses possibles à un phénomène qui au-delà des riverains ou des établissements, est aussi une question de santé publique. Contestée par certains, dangereuse pour qui s’y prête, elle tente d’apporter une solution à un problème insoluble. Dans le quartier Saint-Paul, depuis quelques semaines, les dealers ont disparu du paysage…