L’éditorial : fermé – ferme – fermera ?

L'actu du CHRD, L'éditorial — 15 février 2018

Adm Olivier 3
A chaque nouvelle élection ou nomination, en ministère, mairie ou préfecture, la valse des élus ou des hauts fonctionnaires donne la cadence des changements que chacun souhaite initier pour faire à son idée, marquer son passage, faire différemment de son prédécesseur…

A chaque changement d’interlocuteur, le SNEG & Co prend contact, réexplique, informe à leur tour ces nouveaux décisionnaires qui, pour quelques temps, vont influer sur la vie quotidienne de nos établissements, avoir même quasiment sur eux droit de vie ou de mort en ce qui concerne la notification de fermeture administrative.

Depuis quelques temps, un vent de sanctions souffle sur Paris, sur Lyon aussi, et concerne sans distinction tous les types d’établissements de nuit.

A chaque demande de fermeture administrative dont il est saisi, le SNEG & Co se mobilise pour aider ses adhérents, en les accompagnant devant les autorités pour défendre leurs dossiers et porter une parole contradictoire dans une discussion espérée constructive. Parfois, il obtient gain de cause : une réduction de la sanction, voire son abandon. On ne peut que regretter une décision de fermeture administrative. C’est un échec pour tous : l’exploitant au premier chef qui en subit les dommages socio-économiques, la ville qui perd de sa dynamique commerciale et sociale, la police qui sanctionne à titre privé ce qu’elle-même ne parvient pas à appliquer au titre de sa mission de service public, l’organisation professionnelle qui malgré ses efforts ne parvient pas à convaincre des dommages occasionnés pour tous.

Les fermetures administratives sont souvent demandées par des associations de riverains peu disposés à entamer le dialogue avec les exploitants, indisposés par une activité nocturne notoire dans un quartier dans lequel ils viennent pourtant d’emménager. Leurs demandes sont satisfaites par des décisions trop radicales de l’administration qui, sous prétexte de remettre de l’ordre à un moment et à un endroit donnés, ne font que déplacer le problème sans s’attaquer à sa racine : l’incivilité d’une infime partie de la clientèle qu’il conviendrait de sanctionner pour mieux la responsabiliser d’une part, le public qui traine aux abords des établissements sans pour autant en être client d’autre part.

A l’aube de grandes manifestations (Gay Games, Ryder Cup, Jeux Olympiques) mais également au quotidien, Paris, Ville lumière, doit être rayonnante dans le monde festif de la nuit. On ne peut pas imaginer Paris sans sa nuit, sans ses lieux de fête.

Le SNEG & Co est  solidaire des établissements touchés par ces décisions et défendra les intérêts de ses adhérents avec acharnement et dévouement.

Unies face à ce constat, l’UMIH, la CSLMF (ex CSCAD) et le SNEG & Co rencontrent ensemble la Préfecture de Police de Paris à la fin de ce mois de février. Nous espérons leur démontrer le professionnalisme de nos adhérents, les inciter à sanctionner avec discernement les vrais responsables des troubles à l’ordre public et faire de sorte que cette situation exceptionnellement répressive ne dure pas.

Bien à vous.

Olivier Robert
Président du SNEG & Co