GHB : communiqué de presse

Campagnes, L'actu du CHRD — 17 novembre 2021

Ces derniers jours, à la faveur d’alertes lancées par des associations féministes, on reparle du GHB, dit « drogue du violeur » et de tous les actes d’abus sexuels par soumission chimique dont font état des femmes suite à la fréquentation d’établissements de nuit.

La parole est donnée aux victimes qui mettent en cause la responsabilité des lieux. Du coup, les associations appellent au boycott des établissements, des enquêtes pour administration de substances nuisibles sont diligentées après dépôt de plaintes et des fermetures administratives sont prononcées, sans que pour autant, la consommation ou l’administration de GHB puisse être établie.

Dans ce battage médiatique et émotionnel, il importe d’entendre ce que les professionnels et leurs représentants ont à dire.

En l’occurrence, le SNEG & Co rappelle que, malheureusement, le phénomène n’a rien de nouveau. La problématique du GHB est connue depuis maintenant depuis près d’une vingtaine d’années et, comme nous l’avons rappelé à notre syndicat associé l’UMIH, le SNEG & Co a pris en compte ce sujet à maintes reprises, alertant les autorités sanitaires (ministère de la Santé, la MILDECA), policières (Brigade des Stupéfiants) judiciaires (Procureur de la République).

Nous avons aussi alerté les exploitants, leurs salariés, leurs clientèles, en réalisant une information de sensibilisation sur le sujet. La dernière campagne, sous forme d’affiche et de flyer, date de mai 2018 et sont à votre disposition sur ce lien.

Laisser entendre que les établissements de nuit ou leurs salariés puissent être complices ou indifférents aux actes de malveillance de clients qui utilisent le GHB pour abuser d’autres client(e)s comme le prétendent les victimes ou les associations qui les soutiennent est absurde. Leurs exploitants, au titre de leurs obligations définies dans le Code de la santé publique sont garants de la sécurité de leur clientèle et responsables devant les pouvoirs publics, au risque de se confronter à de lourdes sanctions allant jusqu’à la fermeture administrative !

L’enjeu est d’abord d’apporter des réponses.
Cela passe donc par la sensibilisation des exploitants de leurs salariés et notamment de leurs agents de sécurité : écoute des signalements par un personnel référent, détection des comportements prédateurs, expulsion des détenteurs du produit, remise aux mains de l’autorité compétente et si malheureusement rien n’y fait, accompagnement des victimes.
Cela passe aussi par la mise en place de dispositifs de précaution comme les couvercles de verre qui existent déjà pour sécuriser les consommations ou les pailles réactives qui sont à l’étude
Cela passe encore par la responsabilité de chaque client(e), y compris dans un moment festif : rester vigilant, surveiller son verre, celui qu’on peut se voir offrir… et dans un groupe d’ami(e)s, de veiller chacun(e) sur les autres.

L’enjeu est ensuite de désigner les vrais responsables.
A commencer par les utilisateurs du produit. La loi Schiappa du 3 août 2018 prévoit que « administrer à une personne, à son insu, une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes afin de commettre à son égard un viol ou une agression sexuelle est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende ».
Mais aussi, les sites de vente en ligne où chacun peut se procurer du GHB, solvant industriel, pour en faire un usage détourné. Avec l’association Play Safe, le SNEG & Co a initié avec Google un référencement prioritaire en ligne : quand un internaute saisit « GHB vente », le premier lien qui apparaît est celui de l’association Play Safe où il est informé sur la nature et les risques de ce produit.

Exploitants, salariés, clients… l’usage du GHB en milieu festif est l’affaire de tous, contre ceux qui en font l’usage.

Lire aussi le communiqué de presse UMIH et SNEG & Co.