Gilets jaunes, l’ultimatum aux violences maximum

L'actu du CHRD — 18 mars 2019

Au surlendemain de l’acte 18 des Gilets jaunes le samedi 16 mars, tandis que l’avenue des Champs-Elysées panse ses plaies après le saccage de 91 commerces, la Région Ile-de-France annonce débloquer 1,5 millions d’euros d’aide pour les commerçants touchés par les violences et Bercy 3 millions d’euros. Depuis mi novembre 2018, 10 000 sinistres ont été déclarés par le montant des indemnisations s’élève à 170 millions d’euros.

De son côté, l’Elysée réunit une cellule de crise. Déjà fragilisé par l’affaire Benalla, le Préfet de Police  de Paris Michel Delpuech est limogé, remplacé par Didier Lallement, actuel préfet de Nouvelle-Aquitaine et Gironde, ancien Secrétaire général du ministère de l’Intérieur. C’est la conséquence des « dysfonctionnements » observés par l’exécutif dans la sécurité des biens et des personnes et la sécurité civile.

Pour répondre aux violences, Edouard Philippe demande à la Garde des Sceaux un renforcement de la répression législative, lequel passe par une augmentation de la contravention en cas de participation à une manifestation non déclarée. Le Premier ministre évoque également l’interdiction de manifester dans plusieurs quartiers en cas de présence « de militants ultra »: place Pey Berland à Bordeaux, place du Capitole à Toulouse, avenue des Champs-Elysées à Paris. Dans ces trois secteurs, le Premier ministre déclare qu’une plus grande autonomie sera donnée aux forces de terrain pour une dispersion immédiate de tous les attroupements, avec notamment l’usage de drones, de moyens vidéos et de produits marquants.

Dès le dimanche 17, l’UMIH adressait un communiqué de soutien aux commerçants touchés, dénonçant ce déferlement de violence :
L’acte 18 des Gilets jaunes a été synonyme de violences inadmissibles samedi. Du mobilier urbain détruit, un kiosque à journaux incendié, des magasins pillés et des restaurants vandalisés. Toutes ces dégradations à répétition sont intolérables, injustifiables. « J’apporte mon plus grand soutien à l’ensemble des professionnels HCR pour qui la lassitude et le ras le bol est total ! A Paris, depuis des mois, les commerce, cafés, restaurants sont détruits et nos professionnels ne peuvent plus exercer leur métier. Ils doivent pouvoir travailler sans avoir peur des violences. Nous allons faire le point avec nos professionnels mais nous savons déjà que la situation met en péril des emplois et des entreprises » réagit Roland Héguy, président confédéral de l’UMIH. Nous défendons le droit de manifester mais pas le droit de détruire ! Aucune situation ne peut expliquer ce déferlement de violences. Nous demandons au Gouvernement des réponses fortes et des sanctions pour que les actes de destruction ne se reproduisent plus.