Hollywoo : Foresti sur grand écran

Films, Le SNEG vous recommande — 7 décembre 2011

Lorsque notre Florence Foresti nationale décide d’écrire un film à l’américaine, c’est avec son style décalé et son humour décapant qu’elle nous concocte un film plein de gags hilarants et de situations improbables. Avec un scénario somme toute assez basique, prétexte idéal pour enchaîner les blagues insensées, on assiste au premier film français qui contienne autant de sous-titres en version originale.
Florence Foresti incarne Jeanne, la voix française d’une célèbre actrice de série télé type « Desperate housewives », qui se retrouve soudainement au chômage lorsque cette dernière décide de plaquer sa carrière suite à une dépression nerveuse. C’est alors pour Jeanne le début de l’aventure américaine puisqu’elle va se rendre à Hollywood pour tenter de convaincre l’actrice Jennifer Marshall, alias Nikki Deloach (« Love et autres drogues ») de reprendre son rôle. C’est l’occasion pour Florence Foresti d’user de tout son talent pour recréer un sketch géant version grand écran et de dynamiter un à un les clichés du mode de vie des américains, notamment de ceux de Los Angeles et de leur cinéma. C’est hilarant, cocasse, parfois inattendu, mais c’est surtout un bonheur pour les fans de l’humour Foresti.
Accompagnée de Jamel Debbouze, le duo comique est relativement efficace, mais essentiellement porté par la patte de Foresti dans l’écriture des dialogues, pleins de références et d’analogies, à Kirikou, Starsky et Hutch, aux chaussures André ou encore à « Slumdog Millionnaire ». Usant d’un anglais approximatif à longueur de film, on a droit à toutes sortes de quiproquos et d’incompréhensions linguistiques drôlissimes. Les personnages annexes ne sont pas laissés pour compte, entre un gardien aux couleurs de Bollywood, un maître d’hôtel frappé detocs, une starlette hollywoodienne naïve et son canadien de petit-ami au fort accent, aucun second rôle n’a été négligé. A noter également deux participations exceptionnelles : Muriel Robin, en agent aussi hypocrite qu’opportuniste à mourir de rire et Karl Lagerfeld, jouant son propre rôle qui se suffit à lui-même, il ne pouvait en être autrement dans un film où l’univers du cinéma côtoie celui de la mode… Une mode revue et corrigée à la sauce Foresti, entre sandales et chemises d’hommes « élégamment » portées.
Avant d’aller voir « Hollywoo », il faut se mettre en tête qu’on ne va pas voir une comédie française classique, mais un concentré d’humour façon Florence Foresti, avec un final expliquant enfin graphisme du titre du film,  le D endommagé en fin du mot Hollywood. C’est aussi un clip réunissant les équipes de chaque plateau sur le titre « Pass the Dutchie » de Musical Youth, titre phare d’une BO aussi américanisée que l’ensemble du film. Ce n’est pas la comédie de l’année, mais c’est tout de même un film qui, on l’espère, remportera plus de succès que les précédentes apparitions au cinéma de la principale intéressée, méritant son succès.
Pour le SNEG, Duarte http://duartelittle.skyrock.com 
« Hollywoo » de Pascal Berthe et Frédéric Serieis avec Florence Foresti et Jamel Debbouze. En salles le 7 décembre 2011.