Introduction à l’Assemblée Générale 2012
L'éditorial — 23 avril 2012C’est dans un climat de dégradation économique générale impactant de plus en plus le moral de chacun, que nous nous sommes efforcés de prendre à bras-le-corps l’ensemble des dossiers imposés par une actualité législative menaçante pour un grand nombre de nos secteurs d’activité.
Compte tenu du déficit abyssal du budget de l’État et celui du système social, la fiscalité et les charges pesant déjà lourdement sur les petites entreprises risquent fortement d’augmenter. Cette situation est d ‘autant plus inquiétante que nos entreprises, face à une forte baisse de la consommation ces derniers mois, ont subi subrepticement une lourde augmentation de leur coûts d’exploitation (flambée des loyers commerciaux, majoration des prix des marchandises ou prestataires de services; ou encore des fournitures d’eau, d’hydrocarbures ou d’électricité), ainsi que dû supporter tous les coûts liés aux nouvelles réglementations, les obligeant à toujours plus d’ investissements et de coûts salariaux.
Afin de protéger chacun de nos secteurs d’activité nous avons initié un grand nombre de rendez-vous auprès des autorités et des décideurs publics, et pris part à tous les combats menaçant l’économie de nos métiers. En relayant les souffrances et inquiétudes que beaucoup d’entre vous traversent, nous nous sommes efforcés de faire peser tout le poids du SNEG dans chacune de nos rencontres institutionnelles, afin de protéger collectivement et individuellement, chacun de nos adhérents qu’ils soient implantés à Paris comme en région.
Concernant les établissements à terrasses, nous sommes montés au créneau autour de nombreuses réunions afin de faire contrepoids aux arguments des associations riveraines de plus en plus mobilisées et puissantes, et à ceux d’élus écologistes de plus en plus véhéments. Les unes désirant en réduire le nombre et en rigidifier considérablement la réglementation, les autres exigeant la suppression radicale du chauffage mettant en péril l’avenir économique de ce secteur et en réduire encore davantage la dynamique touristique.
Nous sommes intervenus de nombreuses fois en région et à Paris pour défendre des établissements menacés de sanctions administratives, qui compte tenu de ce contexte de crise jamais égalé, auraient pour conséquences des risques accrus de mort économique certaine.
Pour nos lieux musicaux, le déplafonnement vertigineux des droits de SACEM et de SPRE nous a contraint à déployer une très vive réaction auprès des autorités concernées, en plaidant une plus juste évaluation des critères de calcul et en accompagnant au cas par cas chacune des entreprises nous ayant sollicité, afin de trouver systématiquement un terrain de négociation raisonnable préservant l’avenir financier de celles-ci.
Le douloureux dossier des poppers nous a également obligé à nous donner le plus de moyens possibles afin de gagner pour une seconde fois devant le Conseil d’État, compte tenu des enjeux économiques vitaux que cela représente pour beaucoup de nos adhérents, et de l’injuste dis proportionnalité de la mesure face aux risques effectifs de santé. Le paradoxe induit par les modalités d’application de ce nouvel arrêté entraîne inévitablement les consommateurs vers des produits autrement plus dangereux, ne permettant de surcroît plus aucune traçabilité ni contrôle sanitaire.
Conformément aux résolutions prises lors de notre dernière assemblée générale, le travail de notre Conseil d’Administration a été principalement dédié cette année au lourd chantier des réformes statutaires de notre structure.
En effet, malgré le nombre grandissant de nos dossiers juridiques et le volume considérable de travail à traiter, nous nous sommes efforcés tout au long de l’année écoulée de nous concentrer sur la restructuration totale de nos activités, afin de procéder aux adaptations indispensables à la pérennisation de nos actions tant associatives que syndicales.
Le SNEG, dont nous avons célébré les 20 ans l’année passée, a toujours assumé ses missions avec éthique et conviction en respectant parfaitement la rigueur indispensable à la séparation de ses deux axes, l’un subventionné, et l’autre autofinancé par les cotisations des adhérents.
Malgré l’ambiguïté trop souvent pénalisante liée à la confusion entre nos actions syndicales et associatives. Malgré l’absence de tous les atouts juridiques propres à un syndicat et la remise en question régulière de notre légitimité, nous sommes parvenus à faire coexister, avec efficacité et succès, nos deux champs d’activité sous la même entité.
Afin de garantir l’avenir de notre fonctionnement et son développement, le temps est venu de scinder statutairement nos deux axes afin de clairement créer un syndicat à part entière. Parallèlement, doter notre association historique de santé d’une pleine indépendance lui permettant l’obtention de tous les agréments indispensables à son évolution et ouvrir son champ d’actions à d’autres publics.
Même si pour une structure comme la nôtre, aujourd’hui saluée et très ancrée dans le paysage des associations LGBT, il semble risqué d’en remettre en cause les fondements juridiques. Il est devenu indispensable d’en moderniser le fonctionnement, afin de renforcer la défense des intérêts de nos entreprises. De plus, le caractère identitaire de notre axe syndical a tendance, au fur et à mesure de l’intégration des gays dans notre société, à être injustement assimilé à une forme de communautariste qui ne correspond en rien à l’esprit d’ouverture qui depuis toujours accompagne notre structure.
L’actualité de ces derniers mois est venue confirmer l’urgence de ces adaptations. Les droits de SPRE et de SACEM (dont nous n’avons jamais pu permettre directement l’abattement pour nos adhérents), le permis d’exploiter dont nous n’avons pu obtenir l’agrément, l’instabilité et la surproduction législative liés à nos métiers, sont tant de situation qui nous imposent aujourd’hui une réelle professionnalisation syndicale; de même l’actualité économique visant un resserrement budgétaire du ministère de la santé nous oblige à clarifier de façon définitive l’indépendance de notre structure de prévention.
La nature et la complexité des dossiers juridiques que nous avons chaque jour à traiter confirment l’importance de nous doter des outils syndicaux indispensables au développement de notre action afin d’être digne de votre confiance et de nos défis de demain.
Je tiens enfin à saluer le dévouement et la qualité du travail chaque jour assumé avec conviction par l’ensemble de nos salariés et tout particulièrement l’implication sans faille de nos deux directeurs de structure. Je souhaite également remercier au nom de tous notre administrateur sortant Alain Debrus qui a depuis toujours avec sagesse et bienveillance offert le meilleur de lui à tous nos combats.