La Nuit : contribution de Michel Mau, administrateur du SNEG & Co

Le SNEG — 16 juillet 2018

AdmMichelMauLa nuit est un moment indéfini qui, pour certains, va du coucher de soleil à l’aurore, et pour d’autres, de la fin du labeur à la fin de la fête ; pour d’autres, c’est le moment du sommeil. Mais pour tous, c’est ou cela a pu être un instant de sociabilité, de communion et de partage pendant lequel les barrières sociales tombent : la nuit, tous les chats ne sont-ils pas « gris » ?!
La nuit, toutes les excentricités et tous les fantasmes sont permis : les nuits sont des accélérateurs, des catalyseurs, des instants de partage. Elles peuvent être futiles mais elles ne sont jamais vaines, viles ou totalement dénuées de sens : elles sont expiatrices, libératrices, fédératrices, elles sont belles et brillent de milles feux.

Les nuits surprennent, les nuits étonnent. Elles éblouissent, elles questionnent ou agacent mais elles ne laissent personne indifférent et pour cause : elles créent du lien et sont l’expression même de la vie, de la jeunesse de la joie qui coule à flots… Vouloir canaliser cette source intarissable serait illusoire car on ne canalise pas l’expression de l’excentricité même… Les nuits s’organisent seules en marge des sociétés depuis toujours, elles en sont le miroir « grossissant ».
Le soir est la scène fugace des étoiles filantes et des papillons de nuits tous attirés par la clarté, les projecteurs ou les feux de la rampe. Les nuits génèrent leurs propres icônes, leurs lots de fantasmes, en un mot : les rêves …

Les nuits sont flamboyantes, strass et paillettes, parfois poudre aux yeux mais elles sont autant d’attraits dont se parent les grandes destinations.
Les faiseurs de nuits sont des entrepreneurs modernes, des responsables, des businessmen des Arts et de la Culture, des révélateurs excentricités qui permettent de donner du sens au reste de nos banalités.
L’attractivité nocturne fait partie de l’équation indissociable des destinations attrayantes.
Les villes qui perdent leur éclat nocturne se fanent aux yeux des touristes qui se lassent de ses villes qui ne savent pas se réinventer … à l’instar de Rome qui jadis était le symbole de la dolce vita et qui aujourd’hui a été détrônée par l’attractivité, l’originalité des capitales qui ont appris à créer l’urgence et la magie de l’instant.

Gabrielle Channel disait « il faut beaucoup de sérieux pour faire du frivole » et je pense que cette citation restera pour moi celle qui résume le mieux les Nuits d’aujourd’hui et de demain qui devront comme hier accompagner les fêtards, canaliser leurs énergies, encadrer les fauteurs de troubles, être des îlots pour les naufragés perdus dans nos mégalopoles modernes et des phares dans la nuits pour les âmes esseulées…