Le SNEG & Co répond à Droit au sommeil

L'actu du CHRD — 14 avril 2021

Dans le Parisien de ce matin, deux pleines pages sous le titre « Pourquoi les parisiens ont perdu le sommeil ? » dressent un constat exclusivement à charge contre les responsables des nuisances qui viennent troubler les nuits des riverains.

Constat à charge, forcément, puisqu’il repose sur une seule « étude » autoadministrée par le collectif Droit au sommeil, donc réalisée auprès de ses seuls membres ! L’objectivité et la représentativité de cette étude étant donc plus que contestable, nous ne reprendrons pas dans le détail ses résultats.

Sans surprise, derrière les « personnes sur la voie publique », les « activités des bars et des restaurants » sont pointées au second rang des nuisances sonores.

Sans surprise encore, ce sont les terrasses qui sont incriminées au premier chef. Précisons que l’« étude » a été réalisée en septembre 2020, quand les terrasses éphémères venaient compenser l’absence d’activité du premier confinement.

Sont ensuite pointés du doigt les clients après la fermeture. On en déduit que, depuis leurs lits, les répondants à cette étude sont capables de distinguer les personnes sur la voie publique des clients des bars et des restaurants…

Enfin, c’est la musique diffusée par les établissements qui est mise en cause. Faut-il rappeler que la diffusion de musique amplifiée est interdite sur les terrasses et que la sonorisation intérieure ne peut être audible de la voie publique ? La police administrative dédiée de la Préfecture de Police elle, ne l’a pas oublié et veille scrupuleusement au respect de cette interdiction.

Selon cette « étude » encore, le bruit d’un scooter « pétaradant » est forcément celui d’un client de bar ou de restaurant. Ou encore, sur le canal Saint-Martin, les nuisances sont forcément celles de clients, alors même que chacun sait, au regard du peu d’établissements qui s’y trouvent, que cet espace est ultra majoritairement fréquenté par des groupes qui se retrouvent en dehors de la fréquentation de quelque établissement que ce soit…

Une véritable étude digne de ce nom aurait fait valoir que les établissements et leurs terrasses peuvent aussi être gages de sécurité face à la délinquance et aux trafics, d’attractivité culturelle et commerciale et donc de valorisation foncière.

Une véritable étude digne de ce nom aurait distingué les situations et fait état des remontées positives de riverains qui, bien que voisins de bars ou restaurants avec terrasses, auraient loué le travail et les efforts des exploitants pour veiller au respect de leur tranquillité.

Il n’est nul besoin d’un rapport exclusivement à charge de 140 pages pour savoir que le sommeil est un droit. Soit dit en passant, les répondants à cette « étude » se sont-ils souciés des nuisances diurnes qui nuisent au sommeil des exploitants et de leurs salariés ?

Faire paraître cette « étude » alors que se profile la réouverture après tant de mois d’inactivité ne grandit pas ses auteurs qui craignent ce redémarrage quand ils n’ont de cesse que de voir disparaître ces établissements, pour le moins à proximité immédiate de chez eux.

Les polices administratives de la Préfecture de Police et de la Mairie de Paris, la police nationale, la DPSP et future police municipale, reprendront les contrôles des établissements en même temps qu’ils pourront enfin rouvrir. Ceux qui ne sont pas dans le respect de leurs obligations s’exposent à des sanctions sur la base de faits constatés ou de manquement à la réglementation. Jusqu’à preuve du contraire, les bars et les restaurants, et bientôt les clubs, après des mois de fermeture, ont le Droit à l’activité.