L’édito : C’est la rentrée

A la une, L'éditorial — 2 septembre 2022


Chaque année en période de rentrée, énergie, teint cuivré et bonne humeur sont au rendez-vous. Les bonnes résolutions sont de rigueurs. Mais, comme je ne suis guère parti pendant cette période estivale, hormis une petite semaine dans le Sud, mon humeur est plutôt à contrario de cette mouvance de rentrée.

En me baladant dans les rues de la capitale, je me suis rendu à l’évidence que Paris était gouverné sous le régime du « non-droit applicable » où plus vous êtes en contradiction avec la loi, plus vous avez une chance de passer à travers les mailles du filet.

Moi qui combats depuis des années en faveur de l’équité pour tous, qui pour toute décision met dans la balance la notion de juste et d’injuste, je suis révolté en constatant le nombre de terrasses estivales illégales dans les rues !

Quelle crédibilité reste-t-il au président de syndicat professionnel que je suis quand, dans ce contexte d’irrégularités massives, je demande à mes adhérents de respecter la réglementation en vigueur ?

Ce qui me révolte, c’est que du fait de quelques-uns, ne pensant qu’à exploser le chiffre d’affaires, des exploitants souvent non syndicalisés désignés comme « électrons libres », le discrédit est jeté sur l’ensemble des terrasses estivales. Symboles d’un certain art de vivre, elles deviennent l’objet de tous les mécontentements : riverains, piétons… mais aussi exploitants dans le respect, eux, de la réglementation.

Ce qui me révolte encore plus, c’est que la Ville a mis en place une police municipale qui s’avère incapable de réguler ce phénomène. Non seulement, elle ne contrôle, ni ne sanctionne les terrasses ne disposant d’aucune autorisation mais en revanche, elle verbalise le dépassement de 10 cms d’une chaise pour une terrasse disposant d’une autorisation.

Quand fera-t-on enfin la différence entre les établissements soucieux de la réglementation, attentifs aux réglementations sans pour autant être à l’abri de quelques infractions mineures, et ceux qui, défiant toutes les règles, toutes les autorités, se donnent le droit de tout faire, y compris n’importe quoi ! Ils auraient d’ailleurs tort de se gêner puisque toutes leurs infractions, majeures pour le coup quand il s’agit exploitations de terrasses sans aucune autorisation, restent impunies !

Heureusement, d’autres combats finissent par portés leurs fruits et aboutir favorablement. Ainsi, dans le cadre de la refonte des barèmes de la SACEM à compter cette année 2022, nous avons finalement obtenu un dispositif d’abattement sur le montant du chiffre d’affaires réalisé en terrasse non sonorisée.

Malgré les orientations données par notre gouvernement, cette rentrée s’annonce encore incertaine, et surtout les mois à venir, concernant le coût et la disponibilité de nos consommations d’énergie. A la réunion du MEDEF, la Première ministre a appelé les entreprises à agir pour éviter la mise en place de mesures de « rationnement », une sorte de confinement énergétique à peine sortis du confinement sanitaire liée au Covid ! Là, tous ces chefs d’entreprise du CAC 40 ne pipent mots et applaudissent ! Hors réalité du terrain ou fumisterie ? Pour nos établissements, désormais privés de chauffages extérieurs, je ne vois pas ce que nous pourrions faire d’autres cet hiver hormis s’éclairer à la bougie au restaurant, ou instaurer des jacuzzi à eau froide… ? Je me demande si nos dirigeants n’aimeraient pas tout simplement voir nos entreprises disparaitre… à petit feu !

Mais nous ferons face, tout comme nous faisons face à la variole du singe, qui a fortement impacté la fréquentation de nos lieux de rencontres. Mobilisation des commerces et des associations y compris bien sûr le SNEG & Co, nous avons ici su faire preuve de responsabilités et les autorités sanitaires nous ont fait confiance, la Haute Autorité de Santé intégrant pour la première fois le statut des personnels de ces lieux de rencontres.

Puisqu’il faut encore et toujours faire défendre les intérêts de nos professions face à des pouvoirs publics qui ne réalisent pas combien nos entreprises peuvent être affaiblies, le SNEG & Co entame cette nouvelle rentrée avec une même combativité.

Nous avons su passer le Covid, bientôt la variole du singe, mais pour ce qui est de la bêtise humaine, je ne suis pas sûr d’y arriver. Je serai toujours aux côtés de ceux qui comprennent et veulent bien faire, en revanche, je répondrai absent aux incrédules et aux imbéciles !

Olivier ROBERT
Président du SNEG & Co

 

Olivier ROBERT

Président du SNEG & Co