L’édito : cri de colère !

Le SNEG — 26 novembre 2020

Mauvaise limonade en France ! Les manifestations organisées un peu partout dans le pays ces jours derniers et à venir, puis le 15 décembre à Paris à l’appel de notre syndicat associé l’UMIH s’annoncent particulièrement musclées. Nous nous y associons évidemment.

Contestant la fermeture « totale » de nos établissements pour encore « au moins deux mois », les patrons de bars, de restaurants, de discothèques, de saunas, ont bien l’intention d’envoyer, à leur manière, l’addition au gouvernement.

Un cri de colère frappé au coin du bon sens. Alors que la plupart des transports en commun fonctionnent, que les salles de spectacles vont reprendre du service, notre secteur est l’une des dernières professions à rester en rade.

Pourquoi un bistrot serait-il plus dangereux qu’un cinéma ou qu’une rame de TGV ? Pourquoi une brasserie serait-elle plus propice à la circulation du virus qu’un magasin où la plupart des articles passent de mains en mains ?

Les exploitants que nous sommes et que nous représentons ont du mal à saisir la logique sanitaire. Cette fois, pour nous, la coupe est pleine.

Nos gouvernants justifient ces décisions de fermeture car nos lieux seraient des vecteurs de contaminations virales élevées et que le respect des gestes barrières serait plus difficile par une durée de séjour plus importante.

Toutefois, Noël et le réveillon du 31 décembre seront deux dates de liberté totale dans la sphère privée pour ne pas se mettre à dos toute l’opinion publique. Inquiétant pour le mois de janvier, date de reprise de nos activités : le soir de Noël sera « la nuit de tous les risques » quand les familles vont réunir les plus jeunes et leurs aînés et le 31 décembre sera festif dans les appartements, les airbnb, les fêtes clandestines… au détriment des bars et des discothèques…

La contamination reprendra en janvier, sans aucun doute, et cela nous expose encore à un report de nos ouvertures !

Les remontées mécaniques des stations de ski sont fermées, nous privant de tout le bonheur que ce sport de plein-air peut procurer… Pas de ski, mais possibilité de se promener et de « respirer l’air pur de nos montagnes » dixit Monsieur Castex ! De qui se moque-t-on ?

Il faut survivre encore quelques mois pour ceux qui le pourront, mais tout ce qui est perdu et perdu…On ne mangera pas plus à nos réouvertures !

Les petits commerces ouvrent dans une limite de 8m² par personne, ne comprenant pas le personnel ni le mobilier. Mais, 8m² pour des petits commerces équivaut à accueillir 1 client voire 2 maximum, pour les petits salons de coiffure par exemple. Comment atteindre la rentabilité de ces commerces ?

Pour la première fois depuis des mois, les autorités parlent enfin des hôtels, dans une situation des plus précaires car n’étant pas fermés administrativement. Aucune aide n’était disponible pour eux. Après de multiples actions auprès des services du Premier ministre, enfin ces lieux et tous les métiers en parallèle vont recevoir une aide au même titre que les établissements fermés…Victoire !

Pour les établissements restés fermés administrativement, une nouvelle aide apparaît si elle est plus favorable que celle du fonds de solidarité à 10 000 €, prévoyant une indemnisation à hauteur de 20 % du chiffre d’affaires du mois n-1. Cette aide sera un nouveau souffle non-négligeable pour certains, mais les jeunes entreprises ne pourront pas la percevoir…

Avec Rémi Calmon, le Directeur Exécutif de notre structure que je remercie vivement pour son travail, nous participons à toutes les visioconférences des mairies, préfectures et ministères et défendons des engagements et des décisions dans l’intérêt de nos adhérents. Ainsi, cette aide de 20 % était à l’origine prévue à hauteur de 15 %.

Dans ce registre, nous continuons à harceler le Premier ministre par un courrier chaque semaine, pour combattre les iniquités qui pourraient à nouveau réapparaitre à l’heure de la réouverture des restaurants et bars-restaurants, quand les débits de boissons n’assurant aucune restauration devront rester fermés. Nous ne lâchons pas !

Nous pensons bien entendu à tous nos établissements, en régions comme à Paris. Nous n’oublions aucun d’entre eux et sommes à votre disposition selon vos sollicitations.

Bon courage à tous et bons préparatifs pour ces fêtes pas comme les autres.

Nous pensons à vous toutes et tous.

Olivier ROBERT
Président du SNEG & CO