L’édito : optimisme, perplexité, équité

L'éditorial — 2 avril 2021


Alors que le pays sera confiné pour quatre semaines minimum à partir de ce samedi minuit, le Gouvernement nous donne l’espoir d’un début de reprise pour la mi-mai avec la réouverture des terrasses. Aucune date n’est annoncée, aucun protocole n’est évoqué… mais l’espoir est là !

Est-ce un canular de 1er avril ou une véritable envie du gouvernement de refaire vivre les français selon leurs habitudes, leurs envies, leur goût pour la fête et pour l’happy hour d’après le travail… Quoi qu’il en soit, la réouverture n’est plus marginale, et les nombreuses réunions auxquelles participe le SNEG & Co en sont la preuve.

Mais cette réouverture sera lente et complexe, soumise à une multitude de conditions ! Elle sera progressive : d’abord les terrasses, les restaurants d’hôtels, les restaurants et les cafés, la suppression du couvre-feu pour rouvrir aussi le soir… Il y aura sans doute des jauges, elles devront être adaptées à l’établissement et dans l’optique de lui conserver sa rentabilité… Sinon, nous serons dans l’obligation de rester fermés.

Un peu partout, je constate que de nombreux travaux s’organisent dans nos affaires en attendant la réouverture… Attention, le PGE est destiné à combler une trésorerie manquante, ce n’est pas un crédit de travaux. Pensez bien à son remboursement même si, sans chiffre d’affaires prévisionnel, on peut légitimement s’interroger sur la capacité d’y procéder…

Il est urgent que le gouvernement puisse faire rouvrir aussi les discothèques, les bars de nuit mais aussi une activité particulière à notre syndicat, les saunas. Selon les annonces du Président mercredi soir, les salles de sport auxquelles ils sont assimilés pourraient rouvrir d’ici l’été. Pour les discothèques, le délai risque d’être plus long, calé sur la vaccination de toute la population de plus de 18 ans, prévue pour la fin de l’été. J’ai une pensée particulière aussi pour notre hôtellerie qui, partout en France, souffre du manque de tourisme, d’activités, de visiteurs étrangers…

Nous avons besoin de nous dépenser dans les lieux de vie, les lieux de sexe, pour sortir de l’enfermement issu de ces applications chronophages qui envahissent nos smartphones et détruisent peu à peu notre tissu social et relationnel. Le nombre de suicides, d’overdoses, sont en nette augmentation depuis ce début d’année, dans les habitations, chez les particuliers.

Le passeport sanitaire va certainement devenir la priorité pour voyager, sortir, consommer dans nos établissements, au même titre que celui de la grippe que nous pouvions faire sans trop nous interroger.

Le gouvernement, dans sa dernière allocution, ordonne la possibilité d’acheter de l’alcool à emporter, mais à ne pas le consommer sur la voie publique ! La consommation sur place étant interdite, donc on consomme où ? J’en perds mon latin… ! Autant dire, fermons les restaurants pour 4 semaines mais ce n’est pas populaire… !  Belle pirouette de Monsieur Castex !

Remarque : à 8 € la pinte dans un gobelet en plastique, debout, sans musique, sans service et servie à « l’arrache », il ne fallait peut-être pas abuser non plus pour certains… ! Cette incontournable hausse des prix pour compenser ce manque de volume n’est peut-être pas la meilleure solution pour retrouver nos clients cet été, à moins qu’elle soit perçue comme une hausse de la qualité…

Les mesures d’accompagnement, même lors de cette réouverture tant espérée doivent perdurer tout le long de 2021 mais aussi de 2022. Cela sera la seule façon de permettre aux entreprises de sortir de la crise…

Le SNEG & Co accompagne les entreprises vers cette réouverture tant attendue, et nous sommes à votre écoute. Encore un peu de patience, nous travaillons tous les jours, sans relâche, pour vous.

Olivier ROBERT
Président SNEG & Co