Les trois mousquetaires : un pour tous…

Films, Le SNEG vous recommande — 12 octobre 2011

Le roman éponyme d’Alexandre Dumas s’offre une nouvelle adaptation sur grand écran sous la direction de Paul W.S. Anderson, qui se permet quelques libertés bien extravagantes par rapport à l’histoire originale, même si sur le fond, il reste relativement fidèle au récit. Servi par un casting prestigieux, le film enchaîne les séquences spectaculaires à grand renfort d’effets spéciaux, mis en relief par une 3D qui n’avait vraiment rien d’indispensable.
Le gros point fort de ce film, c’est ce déballage de gros moyens au service d’une histoire que tout le monde connaît déjà. Même si l’intervention de ces gros bateaux volants manque de crédibilité, elle est prétexte à des scènes d’actions intéressantes et à une bataille en plein ciel à gros coups de canons et de lances-flammes. Les combats à l’épée sont filmés avec efficacité et embellis grâce à des effets de ralenti avec lesquels le réalisateur a déjà eu le loisir de jouer sur « Resident Evil ». Les plans et la mise en scène sont parfaits, à la limite de la chorégraphie. L’action est bien maîtrisée, distillée tout au long du film, ne laissant que rarement au spectateur le temps de reprendre son souffle. Malgré un scénario attendu, quelques nouveautés ne manquent pas de surprendre et font parfois rebondir les rouages d’une histoire qui a gardé ses classiques : le complot des ferrets, la romance de D’Artagnan et de Constance, le triple duel interrompu, les manigances de Milady… Et plus encore !
L’écrin a lui aussi été très soigné. Les décors sont somptueux, entre palais luxueux et jardins verdoyants, l’esprit de l’époque est respecté, avec des décors de l’ancien Paris centré sur la cathédrale Notre-Dame. On regrettera cependant que dans une histoire qui oppose la France à l’Angleterre, la plupart des scènes aient été tournées en Allemagne ! Pour les costumes, quelques libertés là aussi, avec des tenues qui même si elles respectent le style et les codes du 17ème, ne manquent pas de modernité et ont le mérite de mettre en valeur les protagonistes, avec notamment les décolletés pigeonnant et les dessous sexy de Milla Jovovich. La mode tient d’ailleurs une place surprenante dans ce film, où le Roi de France et le Duc de Buckingham se livrent à une étrange guerre de tendance. La musique est quant à elle parfaitement adaptée et donne à l’ensemble tout son aspect théâtrale.
La distribution est assurée par des acteurs charismatiques et quelques nouveaux talents prometteurs. Milla Jovovich est tout simplement sublime et épatante dans ses combats à l’épée en robe d’époque. Habituée aux cascades depuis la série des « Resident Evil », elle réalise des véritables prouesses visuelles et incarne une Milady de Winter avec un charme envoûtant et un double-jeu séduisant. Orlando Bloom campe un Duc de Buckingham impeccable ; il joue un bad boy aux antipodes de ses précédents rôles et confirme son talent pour les grandes épopées après ses compositions majeures dans « Le seigneurs de anneaux » et « Pirates des Caraïbes ». Christoph Waltz, inoubliable nazi dans « Inglorious Bastards », nous sert un Richelieu « éminemment » comploteur et hautain dans son désir de toute puissance. Aux côtés de ce trio charismatique donc, on retrouve Logan Lerman, révélé dans le premier épisode de « Percy Jackson », saga mythologique moderne, dans la peau d’un D’Artagan impétueux, fougueux et courageux. Et dans les rôles des mousquetaires, Matthew MacFadyen qui après le « Robin des Bois » de Ridley Scott fait ici sa deuxième apparition au cinéma dans le rôle d’Athos ; Luke Evans, qui peut ajouter à ce même film un rôle dans « Le choc des titans », reprend le rôle d’Aramis ; Ray Stevenson, dont on retiendra notamment le rôle de Titus dans la série « Rome » incarne Porthos. Mais on ne pourra s’empêcher de se demander si l’évidente, mais néanmoins appréciable, mise en avant du rôle de Milla Jovovich n’est pas du à sa relation avec monsieur le réalisateur qui lui a déjà assuré la pérennité d’un rôle dans la saga « Resident Evil ». Elle n’en est cependant pas moins talentueuse pour autant.
Cette nouvelle adaptation du succès littéraire de Dumas est une véritable merveille pour les yeux et revoit avec technique et originalité une histoire culte qui n’a pas pris la poussière. Les quelques libertés prises par rapport à l’originale sont au service d’une production à grand spectacle, bien qu’elles peuvent faire sourire pour leur anachronisme flagrant. Un film de cape et d’épée formule 2011 qui vaut la peine de se déplacer dans les salles obscures, ne serait-ce que pour son superbe casting.
Pour le SNEG, Duarte http://duartelittle.skyrock.com
« Les trois mousquetaires » de Paul W.S. Anderson. Sortie en salles le 12 octobre 2011.