L’étudiante et Monsieur Henri : comédie familiale

Le SNEG vous recommande, Scènes — 27 septembre 2012

Letudiante-et-Monsieur-HenriC’est au Petit Théâtre de Paris que vous pourrez avoir le plaisir de découvrir la troisième pièce d’Ivan Calbérac. Ce spectacle, bien qu’apportant une réflexion sur les conflits de générations et le rapport aux autres, ne manque pas d’offrir une palette d’humours allant du plus cynique au plus léger. L’histoire, c’est celle d’Henri, retraité veuf et aigri, qui se voit imposer une locataire par son fils Paul, soucieux de la santé de son père. Ce dernier lui envoie donc Constance, jeune étudiante pleine d’énergie et d’enthousiasme, caractère aux antipodes de celui d’Henri. Après un entretien et un questionnaire des plus étranges, la jeune fille louera une chambre dans l’appartement d’Henri… une cohabitation qui aura des hauts et des bas mais aussi un complot et les risques qui en découlent… Au-delà d’un texte finement écrit et de dialogues ciselés clairement porté vers l’humour, l’auteur parvient sans trop se prendre au sérieux à traiter des sujets de société, notamment sur les rapports humains. Conflit entre père et fils, jeunesse paumée en quête d’aspirations, couple mis à l’épreuve face aux difficultés… c’est aux travers de trois générations de personnages qu’il aborde ces thèmes, sans toutefois, apporter de réponse ou de solutions ni faire la morale. Mais ces dialogues si bien écrits ne seraient rien sans la galerie de personnages pittoresques que nous propose la pièce. Roger Dumas, « tête à claques » du cinéma français, joue à merveille le veuf aigri et acariâtre qui se cache derrière sa franchise pour justifier tous ses commentaires cyniques et caustiques, aussi désagréables pour ses partenaires qu’hilarants pour le public. Dans le rôle de son fils, Sébastien Castro incarne un quarantenaire aussi dynamique que Droopy et si peu sûr de lui qu’il ne voit l’évidence que si on la lui met sous le nez. A ses cotés, Lysiane Meis joue sa femme, au tempérament si méga-optimiste et supra-enjoué qu’il en parait irréel. Avec des répliques d’une bêtise à la fois déconcertante et drôlissime. En jouant les femmes coincées et naïves (mais pas tant que ça), la comédienne nous sert interprétation qui est simplement… « magnifique » ! Enfin, la jeune Claudia Dimier est la jeune Constance, peut-être la moins expérimentée parmi ces comédiens confirmés. Plus crédible lorsque qu’elle joue la jeune étudiante en colère que la jeune fille rusée et conciliante avec son bailleur, elle est la touche de fraîcheur énergique et nécessaire de cette histoire. Très drôle grâce à son texte aux répliques aussi fortes qu’inattendues, la réussite de la pièce tient aussi à l’interprétation des comédiens qui incarnent des personnages différents et complémentaires.
Pour le SNEG, Duarte http://duartelittle.skyrock.com
« L’étudiante et Monsieur Henri », mise en scène de José Paul, au Petit Théâtre de Paris,  15 rue Blanche 75009 Paris jusqu’au 21 octobre 2012. Places de 28 à 38 €. Réservations : 01 48 74 25 37.