Réglement de Sécurité Incendie

Fiches pratiques, L'actu du CHRD — 7 septembre 2016

Les bars, cafés-brasseries, restaurants, pubs, bars lounge, bars à ambiance musicale sont des Etablissements Recevant du Public (ERP) classés par type selon l’activité exercée, et par catégorie selon le nombre de personnes reçues dans l’établissement.

I. Les textes

Code de la Construction et de l’Habitation (CCH)
Arrêté du 22 juin 1990 modifié
Arrêté du 25 juin 1980 modifié

II. Classement de l’établissement (art. R.123-19 du CCH et art. PE2)

Les bars et restaurants sont des ERP de type N classés en Vème catégorie dès lors que les cafés, restaurants reçoivent moins de 200 personnes sur l’ensemble des niveaux.

En, effet, si le bar, café, brasserie ou restaurant exploite une salle en sous-sol, le seuil de la salle ne doit pas dépasser 100 personnes en sous-sol, 200 personnes en étage, ensemble des niveaux 200 personnes.

Pour le calcul de l’effectif, le principe est 1 personne/m², déduction faite des estrades, des musiciens et des aménagements fixes autres que tables et chaises (art. PE3 et art. N2), uniquement pour les niveaux du rez-de-chaussée et des étages supérieurs.

NB : concernant les locaux considérés en sous-sol, l’article PE8 permet uniquement d’identifier ces locaux considérés en sous-sol.

S’agissant des établissements de Vème catégorie, et sauf dispositions particulières prévues par la réglementation, l’établissement ne doit comprendre qu’un seul niveau de sous-sol accessible au public et son point le plus bas doit être au plus à 6 mètres au-dessous du niveau moyen des seuils extérieurs. (art. CO39 §1 et CO40)

Si les locaux sont implantés à plus de 6m, des dispositions complémentaires peuvent être exigées (désenfumage, réaction au feu des matériaux, parois CF, installations de colonnes humides…).

III. Visite et  contrôles  de la commission de sécurité (art. R123-14 du CCH)

S’agissant des ERP de Vème catégorie, la commission de sécurité n’intervient pas dans les bars et restaurants, cafés, brasseries… elle ne procède pas comme pour les hôtels à des visites périodiques de contrôles. Elle est toutefois fortement recommandée pour assurer la traçabilité des événements intervenus et des vérifications périodiques des installations.

Il n’y a donc pas de périodicité fixée pour les contrôles des ERP de type N, de Vème catégorie.

Pour les bars, restaurants, c’est le maire qui peut faire procéder à des visites de contrôles inopinées de la commission de sécurité.

Dans le cas de travaux qui conduisent à la création, l’aménagement ou la modification d’un établissement recevant du public, ceux-ci doivent être conformes aux règles de sécurité (art. L.123-1 du CCH).

Dans le cadre de la mise en accessibilité des ERP de Vème catégorie, les bars restaurants qui ont déposé leur Ad’Ap engageant ainsi des travaux se trouvent pour certains dans l’obligation de vérifier les règles de sécurité, de se mettre en conformité avec la sécurité incendie et de remplir la notice de sécurité. Ainsi, la commission d’accessibilité et de sécurité vérifiera les dossiers présentés.

IV. Registre de sécurité (art. R123-51 du CCH et art. GE3)

Tout exploitant doit tenir à jour un registre de sécurité sur lequel, outre l’identification de l’établissement (adresse, nom du représentant légal, numéro de téléphone date de construction et type de bâtiment, nombre de niveaux, catégorie, effectif…) sont reportés les renseignements indispensables à la bonne marche du service de sécurité et, en particulier :

  • le personnel chargé du service d’incendie,
  • les diverses consignes, générales et particulières, établies en cas d’incendie y compris les consignes d’évacuation prenant en compte les différents types de handicap,
  • les dates des divers contrôles et vérifications (résultats, rapports, identité des intervenants) ainsi que les observations auxquelles ceux-ci ont donné lieu,
  • les dates des travaux d’aménagement et de transformation, leur nature, les noms du ou des entrepreneurs et, s’il y a lieu, de l’architecte ou du technicien chargés de surveiller les travaux,
  • la formation/sensibilisation des salariés.

V. Vérifications de l’ensemble des installations (art. PE4)

Le règlement de sécurité incendie impose pour les ERP de 5è catégorie une vérification annuelle par une personne compétente ou des organismes de contrôle agréés après avis de la commission compétente.

En cours d’exploitation, l’exploitant doit procéder, ou faire procéder, par des techniciens compétents, aux opérations d’entretien et de vérification des installations et des équipements techniques de son établissement :

  • moyens de secours, extincteurs, alarme,
  • gaz,
  • chauffage,
  • chambre froide,
  • éclairage de sécurité d’évacuation dans les escaliers, les circulations de longueurs supérieures à 10 m et sur chaque changement de direction ou présentant des cheminements complexes et dans les salles supérieures à 100 m² (art. PE24),
  • installations électriques (art. PE24),
  • appareils de cuisson (arrêté du 10 octobre 2005) : « circuits d’extraction de l’air vicié, des buées et des graisses des grandes cuisines, des offices de remise en température et des îlots » hotte,
  • nettoyage des filtres,
  • ascenseurs ou élévateur.

Toutes les vérifications et contrôles doivent être mentionnés dans le registre de sécurité avec signature et justificatifs.

Toutes les informations sur les vérifications des installations électriques en cliquant ici.

VI. Les dégagements, les évacuations (art. PE11)

Les dégagements (portes, couloirs, circulations, escaliers, rampes) doivent permettre l’évacuation rapide et sûre de l’établissement ; en particulier, aucun dépôt, aucun matériel, aucun objet ne doit faire obstacle à la circulation des personnes.

Toutes les portes permettant au public d’évacuer un local ou un établissement doivent pouvoir s’ouvrir par une manœuvre simple. Toute porte verrouillée doit pouvoir être manœuvrable, de l’intérieur, dans les mêmes conditions.

Dans les établissements ou dans les locaux recevant plus de 50 personnes, l’ensemble des portes donnant sur l’extérieur doit s’ouvrir dans le sens de l’évacuation.

Le nombre et la largeur des dégagements exigibles s’établissent comme suit :

a)      moins de 20 personnes :
un dégagement de 0,90 mètre,

b)      de 20 à 50 personnes :
– soit un dégagement de 1,40 mètre débouchant directement sur l’extérieur, sous réserve que le public n’ait jamais plus de 25 mètres à parcourir,
– soit deux dégagements débouchant directement sur l’extérieur ou sur des locaux différents non en cul-de-sac ; l’un devant avoir une largeur de 0,90 mètre, l’autre étant un dégagement de 0,60 mètre ou un dégagement accessoire visé à l’article CO41.
Si les locaux sont en étage, ils peuvent être desservis par un escalier unique d’une largeur minimale de 0,90 mètre. Toutefois, cet escalier doit être complété par un dégagement accessoire tel que balcon, échelle de sauvetage, passerelle, terrasse, manche d’évacuation, etc., si le plancher bas du niveau le plus haut accessible au public est situé à plus de 8 mètres du sol.

c) de 51 à 100 personnes :
– soit deux dégagements de 0,90 mètre,
– soit un dégagement de 1,40 mètre, complété par un dégagement de 0,60 mètre ou un dégagement accessoire tel que défini à l’article CO41.

d) de 101 à 200 personnes :
– un dégagement de 1,40 mètre et un dégagement de 0,90 mètre.

VII. Matériaux

Toutes les informations sur les matériaux en cliquant ici.

Sur les matériaux, la règle est le 421, soit M4 au sol, M2 au mur et M1 au plafond.

Les revêtements de plafond et les éléments constitutifs des plafonds suspendus dans les dégagements et les locaux doivent être en matériaux de catégorie M1.

VIII. Extincteurs (art. PE26)

Les établissements doivent être dotés  d’au moins :

un extincteur portatif (eau pulvérisé + additif 6 l) avec un minimum d’un appareil pour 300 m² et un appareil par niveau,
un extincteur CO2 2 kg à proximité de chaque tableau électrique,
– une couverture anti-feu en cuisine,
– une signalisation des extincteurs non visibles par signalétique réglementaire,
– une fixation sur un élément stable avec hauteur de poignée à 1,20 m du sol (MS39).

IX. Consignes, plans, alerte… (art. PE27)

– des consignes  précises, affichées bien en vue, doivent indiquer le numéro d’appel des sapeurs-pompiers, l’adresse du centre de secours de premier appel, les dispositions immédiates à prendre en cas de sinistre,
– plan d’évacuation au droit de chaque issue,
– plan d’intervention au droit de l’entrée principal de l’établissement,
– enfin, le téléphone urbain avec ligne analogique uniquement.

X. Système d’alarme (art. PE27)

Tous les établissements sont équipés d’un système d’alarme selon les modalités définies ci-dessous :

a) L’alarme générale est donnée dans l’Etablissement Recevant du Public, par bâtiment si l’établissement en comporte plusieurs.

b) Le signal sonore d’alarme générale ne doit pas permettre la confusion avec d’autres signalisations utilisées dans l’établissement. Il doit être audible de tout point du bâtiment pendant une durée de 5 minutes.

c) Le personnel de l’établissement doit être informé de la caractéristique du signal sonore d’alarme générale. Cette information peut être complétée par des exercices périodiques d’évacuation.

d) Le choix du matériel d’alarme est laissé à l’initiative de l’exploitant qui devra s’assurer de son efficacité. Il peut s’agir de sifflet, corne, sirène…, l’exploitant doit pouvoir siffler pendant une durée de 5 mns sans interruption. Il est recommandé d’installer une alarme de type 4 avec un déclencheur manuel sur chaque issue.

e) Le système d’alarme doit être maintenu en bon état de fonctionnement.

XI. Formation du personnel (art. PE27)

Le personnel de l’établissement doit être informé de la caractéristique du signal sonore d’alarme générale. Cette information peut être complétée par des exercices périodiques d’évacuation.

Le personnel doit avoir connaissance du signal d’alarme car c’est lui qui doit réagir en premier lieu pour organiser l’évacuation en bon ordre.

Quant aux exercices périodiques (au moins une fois par an), ils ont pour but de préparer le personnel à son rôle et à le familiariser avec les consignes de sécurité générales et particulières.

Formation à l’évacuation, l’utilisation du système d’alarme, de l’extincteur, des consignes de sécurité générales et particulières, etc… tous les exercices périodiques doivent être inscrits dans le registre de sécurité qui sera signé par le personnel concerné.

XII. Appareils de cuisson destinés à la restauration (art. PE15 à PE19)

Toutes les informations sur les cuisines et les appareils de cuisson en cliquant ici.

En conclusion générale, pour réaliser la mise en sécurité ou conformité de votre établissement, vous avez deux solutions :

– Vous effectuez votre mise en sécurité incendie et accessibilité seul, néanmoins vous devez respecter les obligations réglementaires de l’arrêté qui s’applique à votre type d’établissement et respecter point par point ses différents articles avec la réalisation des travaux et justificatifs.

– Vous pouvez vous faire assister par un bureau d’étude spécialisé qui vous accompagnera pour vos démarches et vous proposera les solutions adaptées à votre établissement.

Source : circulaire juridique UMIH 34-16.