Sérophobie au Café Oz

Ce samedi 6 avril, après un dîner au restaurant, un groupe d’amis décide d’aller prendre un verre au Café Oz de Denfert-Rochereau. Parmi eux, Mathieu, 28 ans, est en possession d’un sac à dos, dont l’ouverture est légitimement demandée par mesure de précaution. A l’intérieur, les agents de sécurité repèrent et ouvrent (moins légitimement cette fois-ci !) une boîte qui contient des gélules. C’est le traitement PrEP que prend le jeune homme. Questionné sur celles-ci, imaginant peut-être qu’il s’agit de stupéfiants, Mathieu décide de ne pas se lancer dans une longue leçon de prévention pour expliquer ce qu’est la PrEP et indique alors que c’est son traitement VIH. Tandis que la sécurité de l’établissement le fait patienter, une amie de Mathieu entend les propos des agents : peur qu’il se coupe, qu’il saigne, il le considère comme potentiellement dangereux et finalement, lui refusent l’entrée au motif qu’il serait séropositif !

Triste témoignage du manque d’information sur ce qu’est le VIH, triste illustration de la sérophobie. La direction du groupe Café Oz, prenant à sa charge l’entière responsabilité de cette mesure discriminatoire, a judicieusement réagi le mercredi 6 avril sur sa page Facebook en publiant un communiqué présentant des excuses. Elle indique également avoir l’intention de rapidement sensibiliser ses salariés aux problématiques de discrimination, en particulier à l’entrée des établissements. Au-delà de ce communiqué, le service Ressources Humaines a pris spontanément attache avec le SNEG & Co pour solliciter une formation de ses personnels sur la thématique des discriminations que nous avons travaillée avec le Procureur de la République et la Préfecture de Police de Paris.

Mise en ligne le 12 avril 2019.

Mise à jour du 24 avril 2019 :
Le service Ressources Humaines du Café Oz indique au SNEG & Co qu’il a finalement choisi de se tourner vers le CRIPS pour dispenser une formation à ses salariés. Le SNEG & Co lui précise que le CRIPS est une association de prévention santé pour les jeunes, pas spécialisée dans la thématique des discriminations à l’entrée des établissements et qu’un rapprochement aurait été un symbole fort après l’émoi ressenti dans la communauté LGBT après cet incident.