Un établissement libertin et gay qui dérange à Saint-Ouen L’Aumône

L'actu du CHRD, Le SNEG — 20 mai 2019

TheStrip
A Saint-Ouen L’Aumône dans le Val d’Oise, Nicolas Grandvaux exploite un club libertin et gay, adhérent du SNEG & Co, depuis 2014 : The Strip. L’établissement rencontre un beau succès commercial mais son activité est ternie par un long conflit qui l’oppose à la mairie qui lui reproche de n’être pas en conformité avec le Plan Local d’Urbanisme (PLU) et lui à adressé une citation directe à comparaître devant le Tribunal correctionnel de Pontoise.

A l’été 2014, Nicolas Grandvaux dépose un permis de construire pour transformer de bureaux en commerce le local dont il est locataire. La municipalité lui refuse ce permis car elle considère un commerce comme un lieu de réunion et que les lieux de réunion ne sont pas permis dans le PLU. C’est donc cette nuance entre commerce et lieu de réunion qui donnerait lieu au litige qui oppose l’établissement à la ville et son maire PS actuel Laurent Linquette. Pour Nicolas Grandvaux, c’est plutôt le caractère libertin et homosexuel de la clientèle qui pose problème dès l’origine du dossier avec le sénateur maire PS de l’époque Alain Richard, désormais sénateur LREM. « Il m’a dit qu’un club gay et libertin n’a rien à faire dans une zone industrielle » rapporte Nicolas Grandvaux, ce que conteste formellement Alain Richard qui dès 2015 déposait une plainte classées sans suite contre The Strip. Dans un article du « Parisien » édition Val d’Oise du 7 mai 2019, celui-ci explique : « Ce lieu a des effets de dénaturation des activités économiques de la zone. Il y a un risque sérieux de perturber les gens qui travaillent à proximité » (sic) ! Il qualifie l’exploitant de « partenaire difficile qui ne veut pas entendre que cette zone n’a pas vocation à accueillir un lieu de spectacle ou de loisirs ».

Toujours est-il que dans cette même zone où les lieux de réunion ou commerces seraient interdits au titre du PLU, une mosquée en 2015 puis un restaurant en 2019 ont ouvert sur la zone. Sur ce point, dans le même article, c’est le maire Laurent Linquette qui réplique : « Les restaurants sont autorisés s’ils accueillent moins de 100 personnes et concernant le lieu de culte, une procédure est également en cours ».

Pour Nicolas Grandvaux, son lieu est un commerce, et non un lieu de réunion. Le dossier est devenu très polémique, très politique, et les oppositions du sénateur et du maire semblent relever de la discrimination plutôt que de l’attachement à ce PLU qui semble bien flexible dans d’autres circonstances. Le SNEG & Co apporte son soutien à son adhérent et est à la disposition de son avocat. Une première audience est prévue en décembre prochain.