Vanneste : exclu… ou pas ?

Communiqués 2012, L'actu du CHRD — 22 février 2012

Le bureau politique de l’UMP, réuni ce mercredi matin 22 février 2012, devait clore une bonne fois pour toute le dossier Vanneste, en décidant, enfin, de son exclusion. Jean-François Copé et Marc-Philippe Daubresse, numéros 1 et 2 de l’UMP, soutenus par de nombreux autres élus du parti majoritaire y compris des représentants de la Droite Populaire, courant droitier de l’UMP auquel Vanneste lui-même appartient, entendaient ainsi sanctionner la dernière provocation du député du Nord qui,  le 10 février dernier, évoquait « la légende de la déportation des homosexuels pendant la seconde guerre mondiale ».
Il semblerait que les choses ne soient toutefois pas si évidentes ! Explications : quand Jean-François Copé annonce que Christian Vanneste lui « a donné sa parole d’homme de renoncer à son investiture (pour les prochaines législatives, ndlr) et de quitter la politique », le secrétaire général de l’UMP se dispense d’exclure le députe puisque ce dernier s’exclut lui-même… Sauf que l’intéressé rétorque immédiatement par médias interposés : « Je n’ai jamais rien promis à Jean-François Copé. Je ne supporte pas que ces gens qui n’ont même pas pris contact avec moi osent transmettre des informations qui m’appartiennent et qui ne leur appartiennent pas (…) Qu’ils aillent se faire foutre ! Il y en a marre à la fin ! « . L’élu du Nord doit réunir ses partisans dès ce soir dans sa circonscription.
Pourtant, Jean-François Copé maintient sa version, persuadé lui-même d’avoir exclu Christian Vanneste  : « Nous ne pouvions pas nous dérober. On règle cette affaire de façon claire afin d’éviter toute polémique ». Il vaudrait mieux en effet ! A l’heure où la France fait voter une loi sur la négation du génocide arménien par la Turquie, qu’un élu du peuple revienne sur la déportation des homosexuels ne relève pas de l’exemple le plus parfait ! Qui plus est quand le Président est désormais maintenant officiellement entré en pleine campagne électorale… !
Nouveaux atermoiements à l’UMP qui s’avère décidément bien embarrassée et bien peu courageuse face à l’encombrant député du Nord qui semble mener tout un parti par le bout du nez ! Officiellement, Jean-François Copé annonce que l’investiture pour la 10è circonscription du Nord a finalement été attribuée à Gérald Darmanin, un proche collaborateur de David Douillet, dont on ne peut pas dire que les propos sur les homosexuels aient toujours été très délicats même si, entre temps dans son cas, des excuses ont été formulées ! A suivre…

Vanneste : un parcours polémique exemplaire !
Condamné pour injures à raison de l’orientation de l’orientation sexuelle en janvier 2006, jugement confirmé en appel en janvier 2007, Christian Vanneste, attaqué par le SNEG, SOS Homophobie et Act Up-Paris, avait finalement été blanchi par le Cour de Cassation en novembre 2008. Celle-ci avait estimé qu’en affirmant, notamment, que « l’homosexualité est inférieure à l’hétérosexualité », le député du Nord n’avait pas dépassé les « limites admissibles de la liberté d’expression ». Pendant près de quatre ans de procédure, jamais l’UMP n’a envisagé d’exclure de ses rangs ce représentant de la Droite Populaire, mouvement à droite de la droite au sein du parti majoritaire. La seule sanction qui lui fut infligée fut de ne pas lui donner d’investiture officielle aux dernières législatives de 2007, sans pour autant nommer face à lui un autre candidat officiel, donc en assurant quand même sa réélection ! D’ailleurs, courant janvier 2012, Christian Vanneste, malgré quelques rédicives régulières dont il ne peut s’empêcher, avait été cette fois-ci officiellement investi pour les législatives de juin prochain…