Ysa Ferrer : « Ultra Ferrer »

Le SNEG vous recommande — 22 septembre 2010

Ysa Ferrer Ultra FerrerYsa Ferrer est de retour avec son univers electro-pop glamour, pour le plus grand plaisir des aficionados et des autres. La diva discrète des gays nous offre un nouvel opus, plein de punch, qui en ravira plus d’un.

On est rapidement emporté par des rythmes effrénés tel que « French Kiss », premier single de l’album, titre aux paroles pleines de légèreté ; « Hors-Service » qui fait la part belle aux références et autres jeux de mots ou encore « Hands Up » où l’insolence et l’ironie nous invitent à l’insouciance (« c’est pas bien, mais c’est pas grave »)… Ces titres parmi d’autres donnent envie de se lever et de danser avec une certaine frénésie.

Mais Ysa Ferrer n’est pas que légèreté, c’est aussi une chanteuse engagée qui nous parle de sujets plus sérieux tels que ces femmes injustement emprisonnées loin de chez elles dans « I am just innocent » ou encore « Pom Pom Girl » qui raconte, non sans humour, l’histoire d’un homme qui rêvait d’être une femme. Ces thèmes sont cependant abordés sur des sonorités entraînantes, évitant ainsi la surdose d’empathie.

Elle nous parle aussi d’amours, souvent contrariées, tantôt sur un air de trip-hop, façon Massive Attack, dans « Sept ans de malheur » » tantôt sur un slow minimaliste dans « Ce je ne sais quoi » ou encore avec beaucoup de réalisme et de fatalité dans « On tue ce que l’on aime » ou « Vois »

En outre, Ysa n’oublie pas son public d’Europe de l’Est, de Russie et du Japon, cher à son coeur et s’internationalise en mêlant l’anglais à sa langue natale, parfois simplement dans un titre (« I am just innocent » dans un refrain (« French Kiss »), ou elle y consacre tout bonnement l’intégralité des paroles de sa chanson (« Freak weather »). Et quand elle ne chante pas en anglais, son vocabulaire est très moderne, ses textes tout comme sa syntaxe travaillés avec beaucoup de finesse, quelque part entre Mylène Farmer et Najoua Belyzel, tout en restant si Ysa, si Ultra.

On regrettera seulement que la diva soit plus connue et reconnue dans ces pays si lointains que dans l’hexagone où elle ne rencontre pas le succès qu’elle mériterait, boudée par le monde artistique et médiatique.

Pour le SNEG, Duarte

Ysa Ferrer. CD « Ultra Ferrer », sortie le 27 septembre. « Paradoxal Show » à Bobino, 14-20 rue de la Gaité 75014 Paris, le samedi 16 octobre à 20 h. Places de 35 à 45 €. Réservations : 01 43 27 24 24.